Lucas Lebraud

**patrick** Mer 3 Oct 2018 - 19:25

SO :

APRÈS BORDEAUX - LA ROCHELLE Le capitaine de l'équipe Espoirs a disputé ses premières minutes avec les pros dans une fin de match tendue

Lebraud, première

Stressé, il a pris aussi beaucoup de plaisir

ALAIN GOUJON

"Aujourd'hui, nous avions 16 JIFF (joueurs issus des filières de formation) sur la feuille de match. On a un jeune joueur comme Lucas Lebraud qui disputait sa première rencontre pour l'UBB. Avec Romain Buros, Nathan Decron, Thierry Paiva, Jules Gimbert. On est capable maintenant d'évoluer contre des bonnes équipes avec de jeunes joueurs qui travaillent durs pendant la semaine. Je suis content pour le futur du club, " jubilait Rory Teague, le manager de Bordeaux-Bègles, à l'issue du succès (34-22) glané face au Stade Rochelais.

Lucas Lebraud, lui, savourait de son côté d'avoir disputé ses premières minutes avec les pros et qui plus est au stade Matmut Atlantique. Il est rentré à une poignée de secondes de la sirène dans une période de domination rochelaise. A 21 ans, le capitaine des Espoirs s'est mis au diapason du moment : défendre la ligne comme un forcené pour empêcher un retour des Maritimes.

" J'étais un peu stressé "

" Juste avant de rentrer, j'ai croisé les doigts pour qu'on n'encaisse pas un essai à ce moment-là, avouait-il après coup. Les Rochelais nous mettaient des grosses séquences. On les connaît, ils ne lâchent rien jusqu'au bout. Et c'était loin d'être gagné même à cinq minutes du dénouement. Quand l'arbitre a sifflé la pénalité et que j'ai pu rentrer, j'étais déjà content que l'équipe ait résisté. Maintenant, il ne fallait pas prendre d'essai. Car même à deux minutes de la fin, les Rochelais étaient capables de tout. C'est ça le rugby, c'est ainsi qu'on l'aime. Alors, j'étais un peu stressé mais j'avais surtout envie de bien faire. "

Si le centre d'1,84 m pour 87 kg, formé à Trélissac, a pu honorer sa première feuille de match avec l'UBB, il le doit aux forfaits de Semi Radradra et d'Ulupano Sauteni, blessés. En début de semaine, son coach des Espoirs, David Ortiz, lui a signifié qu'il s'entraînerait avec les pros. " Moi, j'étais parti pour jouer contre Grenoble avec les Espoirs, reconnaissait-il incrédule. Puis, au fil des séances, en échangeant avec le staff et en comprenant le besoin de rotation avec tous les blessés au centre, je me suis dit que, peut-être, j'allais avoir ma chance. Aux entraînements, on m'intégrait dans les rotations. Mercredi, la composition est tombée et j'ai vu que j'étais remplaçant. Surpris mais surtout très heureux ".

Savoir saisir sa chance

En deux minutes, il n'a pu exprimer toutes ses qualités. Néanmoins, il a mis un pied chez les pros et l'étudiant en 2e année de STAPS entend bien saisir toutes les opportunités qui se présenteront comme l'ont fait avant lui Matthieu Jalibert, Nathan Decron et bien d'autres, désormais.

" Le rugby, ce sont sans cesse des remises en question. Ce n'est pas parce qu'ils jouent aujourd'hui et que je n'y suis pas que dans quelques années, ce ne sera pas l'inverse. Cela va tellement vite. Même si je suis en Espoirs et eux montent souvent chez les pros, ce n'est pas grave. Je me remets au boulot et chaque semaine, j'ai envie de progresser. Je suis très content pour eux car à la base ce sont des amis. Je ne suis pas égoïste. Je pense aussi à leur bonheur à eux. Moi, j'attends mon tour. Je bosse, je reste dans mon petit coin et quand il faut saisir sa chance, j'essaie de ne pas la rater. "