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Musique !!!
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Re: Musique !!!
La musique tradi ouzbek, , merci Biscouette !
le radis- Team modo
- Nombre de messages : 13082
Date d'inscription : 12/10/2012
Re: Musique !!!
Je n'oublie pas non plus l'excellent et cultissime groupe bordelais "KID PHARAON" que j'écoute encore régulièrement.
Toujours pas compris pourquoi Duvigneau et sa bande n'ont pas eu le succès que ce groupe méritait.
Toujours pas compris pourquoi Duvigneau et sa bande n'ont pas eu le succès que ce groupe méritait.
Dr. Gregory Bouse- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 6288
Localisation : à l'arrière des taxis...
Date d'inscription : 17/02/2019
Re: Musique !!!
A mon goût, le meilleur titre de l'album "DEEP SLEEP" de Kid Pharaon Merry-Go-Round
Dr. Gregory Bouse- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 6288
Localisation : à l'arrière des taxis...
Date d'inscription : 17/02/2019
Re: Musique !!!
https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/02/17/apres-la-free-party-de-lieuron-voyage-au-centre-de-la-rave_6070215_3224.html
Après la free-party de Lieuron, voyage au centre de la rave
Par Laurent Telo et Eric Collier
Enquête - Malgré une forte mobilisation policière, quelque 2 500 « teufeurs » se sont rassemblés, du 31 décembre au 2 janvier, dans un hangar en Bretagne. Un mois et demi après, cette fête techno de la Saint-Sylvestre n’a pas fini de faire du bruit.
Dans son camion, il a de quoi déclencher le bruit d’un avion au décollage. Le 31 décembre 2020, en fin de journée, Alexandre – c’est son prénom d’emprunt –, roule avec son énorme sono capable de cracher plus de 130 décibels, en direction de Lieuron (Ille-et-Vilaine), une petite commune de quelques centaines d’habitants, qui, bientôt, va devenir la vedette nationale de cette Saint-Sylvestre, et dont on n’a pas fini de parler en 2021. La destination précise est restée secrète le plus tard possible : ce sont trois immenses hangars industriels désaffectés, encerclés par les gendarmes dès 20 heures. Pandémie et couvre-feu obligent, il ne sera pas dit que les forces de l’ordre fermeront les yeux sur la tenue d’une free-party, dont l’organisation a fuité depuis quelques jours.
Le site a été choisi par des « organisateurs », concept volontairement nébuleux dans le monde de la teuf. Il correspond aux canons du mouvement : il ne doit jamais avoir été utilisé pour accueillir une free-party, c’est l’un des principes de base, n’être ni trop vétuste ni trop exigu, et bien aéré. Surtout, il est bordé par une quatre-voies, ce qui compliquerait une éventuelle opération de maintien de l’ordre.
Comme il s’en approche, Alexandre s’aperçoit que les « képis » sont déjà partout et que les gaz lacrymogènes font leur effet : on n’y voit plus rien. Comme d’habitude, il va falloir finasser pour entrer sans encombre et installer ses enceintes géantes qui doivent rejoindre les autres sound systems pour ériger un mur du son, « une façade » comme disent les teufeurs, qui ne cessera de diffuser sa techno pointue pendant trente-six heures, du 31 décembre au 2 janvier. Et suscitera, dans la foulée, cette question assourdissante : comment, lors de cette fête sauvage formellement interdite, 2 500 fêtards environ ont-ils pu s’en donner à cœur joie aussi longtemps sans que les forces de l’ordre ne puissent intervenir ?
En deux jours de fête et de fureur, Lieuron est devenu le point de cristallisation d’une fracture qui ne fait que s’aggraver, à mesure que la lassitude des confinements et des couvre-feux progresse, entre les tenants respectueux des consignes gouvernementales et ceux, dont les teufeurs font partie, qui prônent, même indirectement, la désobéissance civile. Avec modération : « Il avait été demandé aux gens de s’isoler quelques jours après la fête, assurent des participants. Bien sûr, le port du masque a faibli au fur et à mesure que la fête avançait, mais contrairement à l’habitude, on ne se passait pas les bouteilles. » A ce jour, il n’existe « aucune indication rattachable à l’éventualité d’un cluster après Lieuron », convient le préfet de région Bretagne, Emmanuel Berthier.
Le Covid-19 a tout changé
« Cela faisait des mois qu’il n’y avait pas eu de fête. Les gens avaient envie », rappelle Alexandre. Les dernières grandes free-parties remontaient à juillet (10 000 personnes dans la Nièvre) et août (autant en Lozère). Le monde d’avant, c’était plusieurs centaines de teufs petites et grandes, organisées chaque année en France, où cette mouvance connaît un engouement unique, même s’il décline depuis son pic du début des années 2000. « La répression a atteint ses objectifs. Les nombreuses saisies de matériel et des arrestations ont provoqué une baisse d’intensité du mouvement, avance Lionel Pourtau, sociologue au Larsa à Montpellier III et auteur de Techno, une subculture en marge (CNRS éditions, 2014). Le jeu du chat et de la souris entre teufeurs et forces de l’ordre dure depuis vingt-cinq ans. » Et avec la pandémie, a pu constater Alexandre, le divertissement n’a plus rien d’amusant : « La plupart des soirées ne reçoivent jamais d’autorisation préfectorale, mais on a des contacts avec les gendarmes. Hors Covid-19, ça se passe presque toujours bien. On se fait plus ou moins confiance. Mais depuis la crise sanitaire, ils envoient beaucoup plus de gendarmes et d’unités mobiles. Et ils ne viennent pas pour discuter ! »
Alexandre n’est pas un punk à chien ou un jeune ravagé par les psychotropes. Il a 24 ans, il n’aime pas trop les flics ni le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, comme beaucoup de jeunes de son âge. Il préfère les modes de vie alternatifs tendance allergiques aux ordres et aux injonctions. Il habite un squat en banlieue parisienne où tout le monde se fait la bise et se serre la main, « on n’a jamais arrêté ». Il a un boulot et fait partie d’un sound system depuis six ans. « Ma première free-party, j’avais 17 ans. C’était dans un champ en Picardie, j’avais marché 30 km pour le rejoindre. Une révélation. » Il a découvert un monde où règnent autonomie et solidarité, « une organisation horizontale où n’importe qui peut apporter sa pierre à l’édifice ». Et il y côtoie « des gens de toutes origines », rarement âgés de plus de 40 ans, souvent issus des classes moyennes, selon le sociologue Lionel Pourtau : « Des jeunes détenteurs d’un certain capital culturel et économique, qui décrochent d’une certaine normalité et des institutions. Leur “carrière” dans le monde de la teuf dure huit ans en moyenne, avec un pic d’investissement vers la quatrième ou la cinquième année. Ensuite, la plupart sont assez vite réintégrés dans la société, qu’ils retrouvent parfois avec de nouvelles compétences acquises, même s’il existe un petit pourcentage qui se perd là, pour cause de toxicomanie. »
« La drogue, tout le monde le sait, personne n’en parle, souligne Yohann, 26 ans, étudiant aux Arts déco. Beaucoup viennent pour se défoncer. Acides, ecstas, plus rarement de la coke, voire du speed, la drogue du pauvre », énumère ce jeune teufeur qui a « fait [s]es expériences » et dit sa confiance en la sacro-sainte notion d’autonomie : « La règle de base, c’est tu te gères et tu gères tes potes. » « Il n’y a pas plus d’accidents liés à leur consommation dans les free-parties que dans d’autres milieux, assurent les responsables de l’association Techno+, voire moins, car justement, le mouvement techno n’a pas fait l’autruche sur le sujet. »
« Faire diversion »
Ce 31 décembre, arrivé à Lieuron après un détour, Alexandre fait calmement demi-tour au vu du nombre inhabituel d’uniformes présents. Il gare son camion dans le petit bois d’à côté et revient à pied pour rejoindre la fête. Les affrontements ont duré trente minutes, pierres, projectiles divers contre matraques et LBD. Une voiture de gendarmerie est brûlée, trois gendarmes légèrement blessés, et les forces de l’ordre ont fini par reculer pour rester stationnés pendant quarante-huit heures aux alentours. Un mois et demi plus tard, ils ne veulent surtout pas parler de « bérézina ». « Généralement, on peut faire une flagrance pour saisir le matériel, mais à Lieuron, ça n’a pas été possible, explique le service de communication de la gendarmerie. Des festivaliers, ou plutôt des black blocs, se sont interposés. Et c’est parti en bataille rangée. Le chef des gendarmes a estimé qu’il fallait agir avec méthode pour éviter qu’il y ait des dommages, des blessés graves, voire des morts. Donc, pendant deux jours, on s’est mis en contrôle de zone pour gérer les risques. » Selon ce gendarme, ses collègues faisaient alors face à « une petite centaine d’individus drogués et violents ».
Au petit matin du deuxième jour de la free-party, les organisateurs ont entendu Gérald Darmanin annoncer très officiellement que des gendarmes mobiles allaient arriver en renfort, « alors on a laissé tourner une sono pour faire diversion, on a plié bagages et on s’est barrés par la quatre-voies », raconte Alexandre, qui a regagné la région parisienne « un peu stressé ». Depuis, il a vendu son camion (150 fêtes au compteur) à un copain. Il a fait de la garde à vue plusieurs fois, écopé de nombreuses contraventions. Ce sont quelques-unes des contraintes administratives pour assouvir sa passion.
Après la fête, 1 645 verbalisations ont été délivrées sur place, pour des infractions sanitaires, pour participation à un rassemblement interdit, pour usage de stupéfiants. Un jeune homme soupçonné d’avoir participé à l’organisation de la soirée a passé dix-huit jours en prison, neuf autres personnes ont été mises en examen et six perquisitions ont été réalisées. Le 6 janvier, Victor, 31 ans, a été arrêté « après trois heures de route » en direction du domicile de ses parents, il a été assigné à résidence dans leur département. Habituellement, ce cordiste vit dans son camion de 19 tonnes. « Ce n’est pas très écolo, mais j’ai un mode de vie léger. » Au vu du barnum trouvé dans son poids lourd, les gendarmes ont pensé qu’il avait participé à l’organisation de la teuf de Lieuron. « Ils n’ont aucun élément contre moi, aucune photo, aucun bornage de mon téléphone », proteste l’intéressé. La remorque a été vidée, « mes cantines, mes outils, mon matériel informatique, mes bouteilles de gaz… Ils ont pris ma maison ! » Il assure n’avoir pu conserver que son frigo et la niche de son chien.
Evolution des rapports
Victor, qui ne peut plus travailler depuis qu’il est assigné à résidence, avance une théorie pour justifier ses déboires judiciaires : « Je suis président de Media’son », rappelle-t-il. Cette association, « qui organise des événements légaux », a porté en justice le cas de Steve Maia Caniço, du nom du jeune homme porté disparu à Nantes, lors de la Fête de la musique de juin 2019, possiblement à la suite d’une charge de police sur les bords de la Loire. « A Rennes, insiste Victor, l’affaire Steve est instruite par le même procureur que celui qui est sur la fête de Lieuron. » Le préfet de région est formel : « Non, ce drame n’a pas eu d’incidence sur la doctrine générale de maintien de l’ordre depuis cet événement. »
Sur place, les hangars ont été nettoyés et rien ne laisse supposer que des milliers de teufeurs ont convergé là pour en finir avec 2020. A part, peut-être, cette barrière piétinée qui ne ferme plus vraiment l’accès au site. Plus d’un mois après la fête interdite, deux gendarmes de passage invoquent cette dégradation pour contrôler les deux teufeurs du Nouvel An venus expliquer au Monde leur perception des événements et commenter l’évolution des rapports entre teufeurs et forces de l’ordre. L’amendement Mariani, en 2001, a strictement réglementé ces rassemblements festifs, les soumettant à une autorisation préalable. Plus tard, Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, a tenté de mieux les encadrer. « Il y avait un comité de pilotage, mais depuis la fin du quinquennat de François Hollande, plus personne n’est reçu, regrette un teufeur. Les gouvernements ont choisi le statu quo. Aujourd’hui, 5 % des événements sont réprimés, et les 95 % restants se passent bien. »
Le préfet Berthier, lui, est sur la brèche tous les week-ends, qui interdit à tour de bras des demandes de rassemblements pour revendiquer un droit à la fête, surtout en ce moment, mais il n’est pas toujours écouté. A Rennes et ailleurs, la tribu se mobilise pour Victor et tous les autres mis en cause après la soirée interdite. Mot d’ordre : arrêt des poursuites, considérées comme disproportionnées. « On n’est pas complotistes, ni antivaccins, ni anti-couvre-feu, se défend Alexandre. Mais on ne peut pas sacrifier toute une génération. Les jeunes ont besoin de ces espaces de sociabilisation, de soupapes ! » « Quand on voit ce qu’il nous reste comme libertés en ce moment, insiste Yohann. On ne se laisse pas faire. On vit ça comme une injustice ! Des gens ont dit que c’est peut-être pas intelligent de faire une fête en ce moment, mais “fuck” ! C’est pas juste ce qu’on vit, et du coup, allez vous faire foutre ! » L’endroit est encore indéterminé, mais la prochaine free-party est déjà prévue, « en avril ou mai ».
« Rien n’arrête un peuple qui danse »
Fondée en 1995, l’association Techno + est un partenaire habituel de l’organisation des free parties, où ses membres mettent en œuvre des mesures de réduction des risques festifs habituels (drogues, sexualités, conduite…) et, en période de Covid-19, de contamination. A Lieuron, ils avaient organisé un espace de repos, « en bonne coordination avec les pompiers et l’Agence régionale de santé ».
Mis à part la forte dimension médiatique, Lieuron a-t-elle été une fête « spéciale », différente de d’habitude ?
Nous nous attendions à une forte répression policière, compte tenu du couvre-feu et de la tolérance zéro annoncée par le ministre de l’intérieur. Nous étions inquiets pour tous les gens présents sur place, y compris pour notre équipe, c’est pourquoi nous avons dès le jeudi soir, peu après minuit, diffusé sur notre site internet un communiqué intitulé « Réveillon et Covid : accompagner plutôt que réprimer ». Nous avons rapidement pris contact avec les autorités pour indiquer les dangers possibles liés à une évacuation forcée si jamais la préfecture envisageait cette option. Nous tâtonnons, comme toutes les associations de santé qui continuent d’aller au-devant de leur public, car les pouvoirs publics ne proposent aucun protocole spécifique. Leur mot d’ordre est : « Faites au mieux ». Et c’est ce que nous faisons.
Avez-vous assisté à une évolution de ces fêtes depuis le début de la pandémie ?
L’évolution ne concerne pas vraiment les fêtes en elles-mêmes, mais plutôt l’escalade dans la répression au fur et à mesure des mois qui passaient. D’abord un soutien aux free parties dans le bois de Vincennes (juin) et un intérêt gouvernemental pour la fête dans la Nièvre (juillet), avec la distribution de bons pour aller se faire dépister, une reconduite aux limites du département et saisie de matériel pour la fête en Lozère (août), puis une généralisation des amendes à celle près de Nantes (septembre), une charge policière musclée sans sommation près d’Orléans (septembre). Et enfin le point culminant avec des peines de prison de dix ans que risquent les inculpés de Lieuron… Le ministre de l’intérieur semble avoir déclaré la guerre aux free parties, or c’est un mouvement qui s’est toujours construit et fortifié lors d’épisodes répressifs. Au retour des beaux jours, il est probable que les free parties reprennent. Vous savez ce qu’on dit dans le milieu : rien n’arrête un peuple qui danse, donc… nous non plus !
Comment analysez-vous les rapports entre les forces de l’ordre et les organisateurs des soirées ?
Depuis vingt-cinq ansans, nous avons pu constater qu’il est possible de créer des espaces de compromis, où l’expérience, les compétences et la « bonne intelligence » de chacun sont mises à contribution. Nous avons vécu à de nombreuses reprises des situations où des gendarmes ou des policiers et leurs supérieurs réfléchissent avec les différents acteurs pour trouver des solutions. Mais aujourd’hui, on ne s’appuie plus sur leur expérience, mais seulement sur leur obéissance indéfectible. Ils ne sont plus consultés et n’ont presque pas de pouvoir sur le terrain.
Les gendarmes parlent beaucoup de drogue. Est-ce une réalité ?
Les produits psychoactifs, alcool compris, sont indissociables des fêtes techno, cela fait partie intégrante de cette culture. Y en a-t-il plus qu’ailleurs ? Difficile à dire. Les produits sont plus visibles car ce n’est pas un tabou, ce qui facilite les actions de santé. En revanche, il n’y a pas plus d’accidents liés à leur consommation, voire même moins, car justement, le mouvement techno n’a pas fait l’autruche sur le sujet.
Après la free-party de Lieuron, voyage au centre de la rave
Par Laurent Telo et Eric Collier
Enquête - Malgré une forte mobilisation policière, quelque 2 500 « teufeurs » se sont rassemblés, du 31 décembre au 2 janvier, dans un hangar en Bretagne. Un mois et demi après, cette fête techno de la Saint-Sylvestre n’a pas fini de faire du bruit.
Dans son camion, il a de quoi déclencher le bruit d’un avion au décollage. Le 31 décembre 2020, en fin de journée, Alexandre – c’est son prénom d’emprunt –, roule avec son énorme sono capable de cracher plus de 130 décibels, en direction de Lieuron (Ille-et-Vilaine), une petite commune de quelques centaines d’habitants, qui, bientôt, va devenir la vedette nationale de cette Saint-Sylvestre, et dont on n’a pas fini de parler en 2021. La destination précise est restée secrète le plus tard possible : ce sont trois immenses hangars industriels désaffectés, encerclés par les gendarmes dès 20 heures. Pandémie et couvre-feu obligent, il ne sera pas dit que les forces de l’ordre fermeront les yeux sur la tenue d’une free-party, dont l’organisation a fuité depuis quelques jours.
Le site a été choisi par des « organisateurs », concept volontairement nébuleux dans le monde de la teuf. Il correspond aux canons du mouvement : il ne doit jamais avoir été utilisé pour accueillir une free-party, c’est l’un des principes de base, n’être ni trop vétuste ni trop exigu, et bien aéré. Surtout, il est bordé par une quatre-voies, ce qui compliquerait une éventuelle opération de maintien de l’ordre.
Comme il s’en approche, Alexandre s’aperçoit que les « képis » sont déjà partout et que les gaz lacrymogènes font leur effet : on n’y voit plus rien. Comme d’habitude, il va falloir finasser pour entrer sans encombre et installer ses enceintes géantes qui doivent rejoindre les autres sound systems pour ériger un mur du son, « une façade » comme disent les teufeurs, qui ne cessera de diffuser sa techno pointue pendant trente-six heures, du 31 décembre au 2 janvier. Et suscitera, dans la foulée, cette question assourdissante : comment, lors de cette fête sauvage formellement interdite, 2 500 fêtards environ ont-ils pu s’en donner à cœur joie aussi longtemps sans que les forces de l’ordre ne puissent intervenir ?
En deux jours de fête et de fureur, Lieuron est devenu le point de cristallisation d’une fracture qui ne fait que s’aggraver, à mesure que la lassitude des confinements et des couvre-feux progresse, entre les tenants respectueux des consignes gouvernementales et ceux, dont les teufeurs font partie, qui prônent, même indirectement, la désobéissance civile. Avec modération : « Il avait été demandé aux gens de s’isoler quelques jours après la fête, assurent des participants. Bien sûr, le port du masque a faibli au fur et à mesure que la fête avançait, mais contrairement à l’habitude, on ne se passait pas les bouteilles. » A ce jour, il n’existe « aucune indication rattachable à l’éventualité d’un cluster après Lieuron », convient le préfet de région Bretagne, Emmanuel Berthier.
Le Covid-19 a tout changé
« Cela faisait des mois qu’il n’y avait pas eu de fête. Les gens avaient envie », rappelle Alexandre. Les dernières grandes free-parties remontaient à juillet (10 000 personnes dans la Nièvre) et août (autant en Lozère). Le monde d’avant, c’était plusieurs centaines de teufs petites et grandes, organisées chaque année en France, où cette mouvance connaît un engouement unique, même s’il décline depuis son pic du début des années 2000. « La répression a atteint ses objectifs. Les nombreuses saisies de matériel et des arrestations ont provoqué une baisse d’intensité du mouvement, avance Lionel Pourtau, sociologue au Larsa à Montpellier III et auteur de Techno, une subculture en marge (CNRS éditions, 2014). Le jeu du chat et de la souris entre teufeurs et forces de l’ordre dure depuis vingt-cinq ans. » Et avec la pandémie, a pu constater Alexandre, le divertissement n’a plus rien d’amusant : « La plupart des soirées ne reçoivent jamais d’autorisation préfectorale, mais on a des contacts avec les gendarmes. Hors Covid-19, ça se passe presque toujours bien. On se fait plus ou moins confiance. Mais depuis la crise sanitaire, ils envoient beaucoup plus de gendarmes et d’unités mobiles. Et ils ne viennent pas pour discuter ! »
Alexandre n’est pas un punk à chien ou un jeune ravagé par les psychotropes. Il a 24 ans, il n’aime pas trop les flics ni le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, comme beaucoup de jeunes de son âge. Il préfère les modes de vie alternatifs tendance allergiques aux ordres et aux injonctions. Il habite un squat en banlieue parisienne où tout le monde se fait la bise et se serre la main, « on n’a jamais arrêté ». Il a un boulot et fait partie d’un sound system depuis six ans. « Ma première free-party, j’avais 17 ans. C’était dans un champ en Picardie, j’avais marché 30 km pour le rejoindre. Une révélation. » Il a découvert un monde où règnent autonomie et solidarité, « une organisation horizontale où n’importe qui peut apporter sa pierre à l’édifice ». Et il y côtoie « des gens de toutes origines », rarement âgés de plus de 40 ans, souvent issus des classes moyennes, selon le sociologue Lionel Pourtau : « Des jeunes détenteurs d’un certain capital culturel et économique, qui décrochent d’une certaine normalité et des institutions. Leur “carrière” dans le monde de la teuf dure huit ans en moyenne, avec un pic d’investissement vers la quatrième ou la cinquième année. Ensuite, la plupart sont assez vite réintégrés dans la société, qu’ils retrouvent parfois avec de nouvelles compétences acquises, même s’il existe un petit pourcentage qui se perd là, pour cause de toxicomanie. »
« La drogue, tout le monde le sait, personne n’en parle, souligne Yohann, 26 ans, étudiant aux Arts déco. Beaucoup viennent pour se défoncer. Acides, ecstas, plus rarement de la coke, voire du speed, la drogue du pauvre », énumère ce jeune teufeur qui a « fait [s]es expériences » et dit sa confiance en la sacro-sainte notion d’autonomie : « La règle de base, c’est tu te gères et tu gères tes potes. » « Il n’y a pas plus d’accidents liés à leur consommation dans les free-parties que dans d’autres milieux, assurent les responsables de l’association Techno+, voire moins, car justement, le mouvement techno n’a pas fait l’autruche sur le sujet. »
« Faire diversion »
Ce 31 décembre, arrivé à Lieuron après un détour, Alexandre fait calmement demi-tour au vu du nombre inhabituel d’uniformes présents. Il gare son camion dans le petit bois d’à côté et revient à pied pour rejoindre la fête. Les affrontements ont duré trente minutes, pierres, projectiles divers contre matraques et LBD. Une voiture de gendarmerie est brûlée, trois gendarmes légèrement blessés, et les forces de l’ordre ont fini par reculer pour rester stationnés pendant quarante-huit heures aux alentours. Un mois et demi plus tard, ils ne veulent surtout pas parler de « bérézina ». « Généralement, on peut faire une flagrance pour saisir le matériel, mais à Lieuron, ça n’a pas été possible, explique le service de communication de la gendarmerie. Des festivaliers, ou plutôt des black blocs, se sont interposés. Et c’est parti en bataille rangée. Le chef des gendarmes a estimé qu’il fallait agir avec méthode pour éviter qu’il y ait des dommages, des blessés graves, voire des morts. Donc, pendant deux jours, on s’est mis en contrôle de zone pour gérer les risques. » Selon ce gendarme, ses collègues faisaient alors face à « une petite centaine d’individus drogués et violents ».
Au petit matin du deuxième jour de la free-party, les organisateurs ont entendu Gérald Darmanin annoncer très officiellement que des gendarmes mobiles allaient arriver en renfort, « alors on a laissé tourner une sono pour faire diversion, on a plié bagages et on s’est barrés par la quatre-voies », raconte Alexandre, qui a regagné la région parisienne « un peu stressé ». Depuis, il a vendu son camion (150 fêtes au compteur) à un copain. Il a fait de la garde à vue plusieurs fois, écopé de nombreuses contraventions. Ce sont quelques-unes des contraintes administratives pour assouvir sa passion.
Après la fête, 1 645 verbalisations ont été délivrées sur place, pour des infractions sanitaires, pour participation à un rassemblement interdit, pour usage de stupéfiants. Un jeune homme soupçonné d’avoir participé à l’organisation de la soirée a passé dix-huit jours en prison, neuf autres personnes ont été mises en examen et six perquisitions ont été réalisées. Le 6 janvier, Victor, 31 ans, a été arrêté « après trois heures de route » en direction du domicile de ses parents, il a été assigné à résidence dans leur département. Habituellement, ce cordiste vit dans son camion de 19 tonnes. « Ce n’est pas très écolo, mais j’ai un mode de vie léger. » Au vu du barnum trouvé dans son poids lourd, les gendarmes ont pensé qu’il avait participé à l’organisation de la teuf de Lieuron. « Ils n’ont aucun élément contre moi, aucune photo, aucun bornage de mon téléphone », proteste l’intéressé. La remorque a été vidée, « mes cantines, mes outils, mon matériel informatique, mes bouteilles de gaz… Ils ont pris ma maison ! » Il assure n’avoir pu conserver que son frigo et la niche de son chien.
Evolution des rapports
Victor, qui ne peut plus travailler depuis qu’il est assigné à résidence, avance une théorie pour justifier ses déboires judiciaires : « Je suis président de Media’son », rappelle-t-il. Cette association, « qui organise des événements légaux », a porté en justice le cas de Steve Maia Caniço, du nom du jeune homme porté disparu à Nantes, lors de la Fête de la musique de juin 2019, possiblement à la suite d’une charge de police sur les bords de la Loire. « A Rennes, insiste Victor, l’affaire Steve est instruite par le même procureur que celui qui est sur la fête de Lieuron. » Le préfet de région est formel : « Non, ce drame n’a pas eu d’incidence sur la doctrine générale de maintien de l’ordre depuis cet événement. »
Sur place, les hangars ont été nettoyés et rien ne laisse supposer que des milliers de teufeurs ont convergé là pour en finir avec 2020. A part, peut-être, cette barrière piétinée qui ne ferme plus vraiment l’accès au site. Plus d’un mois après la fête interdite, deux gendarmes de passage invoquent cette dégradation pour contrôler les deux teufeurs du Nouvel An venus expliquer au Monde leur perception des événements et commenter l’évolution des rapports entre teufeurs et forces de l’ordre. L’amendement Mariani, en 2001, a strictement réglementé ces rassemblements festifs, les soumettant à une autorisation préalable. Plus tard, Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, a tenté de mieux les encadrer. « Il y avait un comité de pilotage, mais depuis la fin du quinquennat de François Hollande, plus personne n’est reçu, regrette un teufeur. Les gouvernements ont choisi le statu quo. Aujourd’hui, 5 % des événements sont réprimés, et les 95 % restants se passent bien. »
Le préfet Berthier, lui, est sur la brèche tous les week-ends, qui interdit à tour de bras des demandes de rassemblements pour revendiquer un droit à la fête, surtout en ce moment, mais il n’est pas toujours écouté. A Rennes et ailleurs, la tribu se mobilise pour Victor et tous les autres mis en cause après la soirée interdite. Mot d’ordre : arrêt des poursuites, considérées comme disproportionnées. « On n’est pas complotistes, ni antivaccins, ni anti-couvre-feu, se défend Alexandre. Mais on ne peut pas sacrifier toute une génération. Les jeunes ont besoin de ces espaces de sociabilisation, de soupapes ! » « Quand on voit ce qu’il nous reste comme libertés en ce moment, insiste Yohann. On ne se laisse pas faire. On vit ça comme une injustice ! Des gens ont dit que c’est peut-être pas intelligent de faire une fête en ce moment, mais “fuck” ! C’est pas juste ce qu’on vit, et du coup, allez vous faire foutre ! » L’endroit est encore indéterminé, mais la prochaine free-party est déjà prévue, « en avril ou mai ».
« Rien n’arrête un peuple qui danse »
Fondée en 1995, l’association Techno + est un partenaire habituel de l’organisation des free parties, où ses membres mettent en œuvre des mesures de réduction des risques festifs habituels (drogues, sexualités, conduite…) et, en période de Covid-19, de contamination. A Lieuron, ils avaient organisé un espace de repos, « en bonne coordination avec les pompiers et l’Agence régionale de santé ».
Mis à part la forte dimension médiatique, Lieuron a-t-elle été une fête « spéciale », différente de d’habitude ?
Nous nous attendions à une forte répression policière, compte tenu du couvre-feu et de la tolérance zéro annoncée par le ministre de l’intérieur. Nous étions inquiets pour tous les gens présents sur place, y compris pour notre équipe, c’est pourquoi nous avons dès le jeudi soir, peu après minuit, diffusé sur notre site internet un communiqué intitulé « Réveillon et Covid : accompagner plutôt que réprimer ». Nous avons rapidement pris contact avec les autorités pour indiquer les dangers possibles liés à une évacuation forcée si jamais la préfecture envisageait cette option. Nous tâtonnons, comme toutes les associations de santé qui continuent d’aller au-devant de leur public, car les pouvoirs publics ne proposent aucun protocole spécifique. Leur mot d’ordre est : « Faites au mieux ». Et c’est ce que nous faisons.
Avez-vous assisté à une évolution de ces fêtes depuis le début de la pandémie ?
L’évolution ne concerne pas vraiment les fêtes en elles-mêmes, mais plutôt l’escalade dans la répression au fur et à mesure des mois qui passaient. D’abord un soutien aux free parties dans le bois de Vincennes (juin) et un intérêt gouvernemental pour la fête dans la Nièvre (juillet), avec la distribution de bons pour aller se faire dépister, une reconduite aux limites du département et saisie de matériel pour la fête en Lozère (août), puis une généralisation des amendes à celle près de Nantes (septembre), une charge policière musclée sans sommation près d’Orléans (septembre). Et enfin le point culminant avec des peines de prison de dix ans que risquent les inculpés de Lieuron… Le ministre de l’intérieur semble avoir déclaré la guerre aux free parties, or c’est un mouvement qui s’est toujours construit et fortifié lors d’épisodes répressifs. Au retour des beaux jours, il est probable que les free parties reprennent. Vous savez ce qu’on dit dans le milieu : rien n’arrête un peuple qui danse, donc… nous non plus !
Comment analysez-vous les rapports entre les forces de l’ordre et les organisateurs des soirées ?
Depuis vingt-cinq ansans, nous avons pu constater qu’il est possible de créer des espaces de compromis, où l’expérience, les compétences et la « bonne intelligence » de chacun sont mises à contribution. Nous avons vécu à de nombreuses reprises des situations où des gendarmes ou des policiers et leurs supérieurs réfléchissent avec les différents acteurs pour trouver des solutions. Mais aujourd’hui, on ne s’appuie plus sur leur expérience, mais seulement sur leur obéissance indéfectible. Ils ne sont plus consultés et n’ont presque pas de pouvoir sur le terrain.
Les gendarmes parlent beaucoup de drogue. Est-ce une réalité ?
Les produits psychoactifs, alcool compris, sont indissociables des fêtes techno, cela fait partie intégrante de cette culture. Y en a-t-il plus qu’ailleurs ? Difficile à dire. Les produits sont plus visibles car ce n’est pas un tabou, ce qui facilite les actions de santé. En revanche, il n’y a pas plus d’accidents liés à leur consommation, voire même moins, car justement, le mouvement techno n’a pas fait l’autruche sur le sujet.
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Re: Musique !!!
Pour le France-Écosse à venir, pour parler d'autre chose que de coronavirus, c'était l'occasion de parler du dernier album des Écossais de Mogwai 'As The Love Continues', et de leur post-rock atmosphérique qui dure depuis 25 ans
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Re: Musique !!!
Je pensais que tu aurais mis ça
https://www.youtube.com/watch?v=HCfPhZQz2CE
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Vince33- J'aime l'Union à la folie
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Re: Musique !!!
Vince33 a écrit:Je pensais que tu aurais mis ça
https://www.youtube.com/watch?v=HCfPhZQz2CE
Pourquoi pas, on en aura besoin, mais pour eux c'est plutôt ça
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Re: Musique !!!
Scalp a écrit:Pour le France-Écosse à venir, pour parler d'autre chose que de coronavirus, c'était l'occasion de parler du dernier album des Écossais de Mogwai 'As The Love Continues', et de leur post-rock atmosphérique qui dure depuis 25 ans
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Dr. Gregory Bouse- J'aime l'Union à la folie
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Re: Musique !!!
Mogwai, groupe à la carrière exemplaire... mais ce n'est bien sûr pas le seul groupe passionnant originaire d'Ecosse :
Gman- J'aime l'Union passionnément
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Re: Musique !!!
Merci Gman pour la petite compil scottish
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Re: Musique !!!
Scalp a écrit:Merci Gman pour la petite compil scottish
... de rien ! A défaut de match de l'EDF et de notre club (mais il y a quand même quelques belles affiches ce weekend : on va supporter notamment nos voisins rochelais !), on écoutera un peu de musique... Voici quelques sorties récentes d'albums en provenance de la perfide Albion :
Gman- J'aime l'Union passionnément
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Re: Musique !!!
Ça manque un peu ici, un petit peu d'électro en vrac...
Djrum - Blue Violet
Apparat - Fractales Pt1
Rone - La Grande Ourse
Earth Trax - Copies Of Copies
The Acid - Tumbling Lights
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Re: Musique !!!
Michael Kiwanuka, Gman avait déjà noté son deuxième album , mais j'avais envie de faire un petit focus sur ce mec que j’adore.
Une musique magnifique, métissée de soul, blues, gospel et pop..., parfois des longs passages instrumentaux, comme le morceau très Gilmourien de guitare planante, en intro de Cold Little Heart, il faut écouter son interview à la fin des liens. Une voix éraillée d’une profonde sincérité soul, du genre qui te touche vraiment, loin…, le pouvoir des artistes.
Une musique magnifique, métissée de soul, blues, gospel et pop..., parfois des longs passages instrumentaux, comme le morceau très Gilmourien de guitare planante, en intro de Cold Little Heart, il faut écouter son interview à la fin des liens. Une voix éraillée d’une profonde sincérité soul, du genre qui te touche vraiment, loin…, le pouvoir des artistes.
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Re: Musique !!!
Tamino est né à Anvers, d’une mère Flamande et d’un père Égyptien, il est auteur, compositeur et interprète. Son frère Ramy est photographe et met en scène la musique de Tamino. On a déjà dit tellement de choses sur Tamino, sur sa voix, sa musique, j’ai juste envie de souligner l’œuvre commune de deux frères. La traduction visuelle de la musique de Tamino par Ramy, c’est la parfaite connexion de deux sensibilités, de deux artistes unis par un lien fraternel.
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Re: Musique !!!
Des musiques que j'apprécie beaucoup
SympathyForTheDevil- J'aime l'Union à la folie
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Re: Musique !!!
Electro Deluxe a 20 ans, un des groupes Français les plus groovy, mélangeant allègrement beaucoup d’influences musicales, Jazz, funk, soul, electro..., au gré de leurs albums. En 2010 la rencontre avec le Chanteur Américain James Coplay, showman charismatique, marque un tournant, comme ils le disent eux même, le groupe a trouvé sa voix. Les vidéos sont de cette période, dans la deuxième vidéo, on peut voir aussi Nina Attal, chanteuse guitariste, une petite Française qui assure !.
J’adore la version big band du groupe, la section cuivres, ça réchauffe et ça met de la couleur dans les oreilles.
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Re: Musique !!!
Après la défaite de l’UBB, si vous ressentez le besoin d’anesthésier votre cerveau douloureux, évacuer le stress pour éviter de casser votre télé et renverser vos bières, voila un remède qui peut produire l’effet désiré.
« Cigarettes after sex », on ne sait pas trop ce que c’est, ça a l’énergie d’un pétard mouillé, en concert, c'est environ une heure, sûrement pour éviter la somnolence de l’auditoire, ça fait un peu l’effet d’un Lexomil avec un Valium et un Tranxene, mélangé dans un verre de whisky, c’est l’effet recherché...
Posologie : regardez fixement l’image de la vidéo, le cul profondément enfoncé dans votre fauteuil et commencez à écouter, vous commencez à sentir des engourdissements, laissez-vous porter, votre cerveau va bientôt se faire la malle.
Contres-indications : dépression, neurasthénies, tendance suicidaire, vous venez de vous faire larguer.
« Cigarettes after sex », on ne sait pas trop ce que c’est, ça a l’énergie d’un pétard mouillé, en concert, c'est environ une heure, sûrement pour éviter la somnolence de l’auditoire, ça fait un peu l’effet d’un Lexomil avec un Valium et un Tranxene, mélangé dans un verre de whisky, c’est l’effet recherché...
Posologie : regardez fixement l’image de la vidéo, le cul profondément enfoncé dans votre fauteuil et commencez à écouter, vous commencez à sentir des engourdissements, laissez-vous porter, votre cerveau va bientôt se faire la malle.
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Re: Musique !!!
Scalp a écrit:Après la défaite de l’UBB, si vous ressentez le besoin d’anesthésier votre cerveau douloureux, évacuer le stress pour éviter de casser votre télé et renverser vos bières, voila un remède qui peut produire l’effet désiré.
« Cigarettes after sex », on ne sait pas trop ce que c’est, ça a l’énergie d’un pétard mouillé, en concert, c'est environ une heure, sûrement pour éviter la somnolence de l’auditoire, ça fait un peu l’effet d’un Lexomil avec un Valium et un Tranxene, mélangé dans un verre de whisky, c’est l’effet recherché...
Posologie : regardez fixement l’image de la vidéo, le cul profondément enfoncé dans votre fauteuil et commencez à écouter, vous commencez à sentir des engourdissements, laissez-vous porter, votre cerveau va bientôt se faire la malle.
Contres-indications : dépression, neurasthénies, tendance suicidaire, vous venez de vous faire larguer.
C'est excellent. Le ton désabusé d'un Nick Cave, une espèce d'indie rock à la Warpaint et une guitare qui pa rmoment fait penser à celle de Johnny Marr.
Merci Scalp !
Dr. Gregory Bouse- J'aime l'Union à la folie
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Re: Musique !!!
Merci à l'excellente série OVNI(s) sur Canal d'avoir remis une couche en faveur du génial JM. Jarre et Tangerine Dream sur la transe phénoménale de ZERO GRAVITY
Pas besoin de cerveau...zéro cerveau = zéro souvenir = zéro défaite (hein Scalp ??)
ou
Pas besoin de cerveau...zéro cerveau = zéro souvenir = zéro défaite (hein Scalp ??)
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Dr. Gregory Bouse- J'aime l'Union à la folie
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Re: Musique !!!
Dr. Gregory Bouse a écrit:Merci à l'excellente série OVNI(s) sur Canal d'avoir remis une couche en faveur du génial JM. Jarre et Tangerine Dream sur la transe phénoménale de ZERO GRAVITY
Pas besoin de cerveau...zéro cerveau = zéro souvenir = zéro défaite (hein Scalp ??)
Putain, c'est sûr Doc , le cerveau des fois..., c'est complètement surfait , n'empêche que je me traine un de ces blues , je vais essayer ton médoc subito pronto
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Re: Musique !!!
Sympa Doc, à l'écoute avec le beau soleil de ce matin
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Re: Musique !!!
https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/04/17/ce-qui-nous-a-rassembles-autour-de-l-electro-c-est-sa-generosite-apres-l-aventure-fauve-les-nouvelles-batailles-de-magenta_6077107_3246.html
Ce qui nous a rassemblés autour de l’électro, c’est sa générosité » : après l’aventure Fauve, les nouvelles batailles de Magenta
A l’individualisme ambiant, le groupe parisien, constitué d’ex-membres de l’une des formations françaises phares de ces dix dernières années, oppose une électro chaleureuse comme le montre « Monograme », son emballant premier album.
Par Aureliano Tonet
Longtemps, la France a pris les groupes en grippe. Les rares formations qui avaient l’heur de plaire au public – Bijou, Téléphone, Indochine… – ne rencontraient guère les faveurs de la critique : au pays d’Et moi et moi et moi et des chansonniers-roi, les « rock’n’roll bands » étaient perçus comme un truc d’Anglo-Saxon. Pas de ça ici, pas de « nous » chez nous. Il faudra attendre les années 1990 pour que les collectifs deviennent cools, dopés par l’émergence des musiques dites urbaines et électroniques – le « rap français » et la « French touch », ainsi qu’on désignait ces genres respectifs.
Or voilà que, dans un article sépulcral, paru en mars, The Guardian sonne la fin des groupes : trop lents, trop chers, trop compliqués à gérer, pas assez incarnés, insuffisamment « instagrammables », cramponnés à des musiques et des pratiques d’un autre temps, décrète en substance le quotidien britannique. Jadis symboles des solidarités prolétaires, les « bands » se trouvent relégués sur le banc des remplaçants, ringardisés par une ère qui n’a de numérique que le nom : sur les plates-formes et les réseaux, les pop stars sont individuelles, ou ne sont plus.
Ce requiem résonne, de ce côté-ci de la Manche, avec une drôle d’apostrophe, façon Brel, enroulée dans des boucles électroniques. Il s’agit du septième morceau de Monogramme, l’emballant premier album du groupe Magenta, paru le 9 avril : « Dis vieux, dis tu t’souviens. A une époque, on f’sait les beaux. On s’disait : faut faire les choses bien. On s’disait : faut pas jouer perso. » Arrive le refrain, comme un tocsin : « Les anciens maint’nant, c’est nous, poteau. Mais nous on fait les types, style on est encore chauds, comme si on savait quoi, mais on va pas t’mytho. On a faux. Tout faux. Tout faux. »
En terra incognita
Derrière ce Faux furieux se cachent quatre anciens membres de Fauve, l’un des groupes français phares de ces dix dernières années. De 2013 à 2015, leur chanter-parler à fleur de peau a guéri bien des plaies, et hérissé quelques poils : un EP, un double album, une trentaine de Bataclan, dont un dernier, le 26 septembre 2015, quelques semaines avant les attentats. Face au risque de la routine, les garçons ont fauché le félin. Le quintet est devenu quartet, Fauve s’est rebaptisé Autrans, puis Magenta. Dans une vie antérieure, celle d’avant le succès, les mêmes se faisaient appeler autrement encore – The Fleets, par exemple. A l’époque, ils jouaient du rock en anglais ; aujourd’hui, ils se font les chantres d’une French touch en français.
Malgré la pluie de disques d’or et de platine qui leur est tombée dessus, leur regard a gardé l’étincelle des petits débutants, tout de maladresses et de rêves XXL
D’avatars en avatars, un principe est resté immuable : pas question de mettre en avant les individualités. Le collectif prime, et parle d’une seule voix : « On a commencé à faire de la musique ensemble il y a dix-quinze ans, à l’âge où c’est décisif, disent les trentenaires, qui insistent à préserver leur anonymat. Ça nous tient, et nous cimente. » Sortir un disque qui appelle à faire corps, sur des rythmiques dansantes, au moment où les boîtes de nuit sonnent creux et où la valeur groupe se démonétise à petit feu : les Parisiens ont conscience d’être à côté, sinon de la plaque, du moins de l’époque. « On ne coche pas les bonnes cases, on a foiré notre QCM, plaisantent-ils dans leur studio d’enregistrement, à deux pas de Pigalle. Après, peut-être que, une fois la pandémie passée, les gens se retrouveront autour de ces chansons, qu’on espère libératrices… » Malgré la pluie de disques d’or et de platine qui leur est tombée dessus, leur regard a gardé l’étincelle des petits débutants, tout de maladresses et de rêves XXL.
S’ils ont mis tant de temps à graver ce Monogramme, c’est qu’ils ont abordé les musiques électroniques comme une terra incognita, avec humilité : « On a redécouvert la French touch sur le tard, un monde fascinant et intimidant. On ne se sentait pas légitimes, alors on s’est plongés dans les tutos, dans les machines d’époque… On a eu envie d’apprendre les bases, avant de faire évoluer le projet vers quelque chose de plus contemporain. Ça a été très laborieux. » Dans le local exigu, saturé d’écrans, de câbles et de claviers, l’affiche d’Interstellar trône en bonne place : « Ses films futuristes, Christopher Nolan les tourne en péloche. C’est hyper-inspirant ! On tient à ce que l’assise de nos morceaux soit analogique, organique, sensuelle. »
« Besoin cathartique »
Ainsi de leurs clips, qui mettent en valeur la vulnérabilité de jeunes visages du cinéma français – Vincent Rottiers, Sigrid Bouaziz… Ainsi du nom du groupe, qui fait référence à un boulevard parisien grouillant de vie. « C’est un endroit auquel on est très attachés, où se cristallisent les contrastes qu’on voulait aller chercher : des mélanges très vivants et vibrants, d’une part ; et quelque chose d’urbain, de bétonné, de bordélique, d’un peu lourd et agressif, de l’autre. Et puis, avant d’être un boulevard, Magenta est une bataille. Cette idée de défi nous plaisait. » Cinq ans durant, le quatuor s’est mis en quête du parfait équilibre entre groove et gravité. « La French touch, c’est une musique entre deux eaux, joyeuse, positive, mais avec un fond de fragilité, de mélancolie. Chez les Daft Punk, mine de rien, il y a pas mal de mélodies en mineur, d’accords de septième… »
Avant eux, d’autres groupes ont associé électro et chant en français. Mais, à rebours de la légèreté de Paradis, Polo & Pan ou L’Impératrice, Magenta assume la pesanteur de ses alliages : « Pour les textes, on a rouvert les portes du projet précédent, il y a toujours ce besoin cathartique. » Cependant, à l’ivresse de mots et de notes de Fauve, Magenta oppose une épure salutaire : « Avant, on empilait les sons, pour conjurer la peur du vide. On a appris la soustraction, le “cut”. L’utilisation de la voix comme instrument, aussi. La plastique des textes est plus musicale et anglo-saxonne, moins gauloise. »
Là où la barque de Fauve était menée en solitaire, ou presque, les quatre garçons sont cette fois accompagnés par Because, l’un des principaux labels indépendants français. « Livrer les entrepôts de la Fnac et mettre des tee-shirts dans des enveloppes, on l’a fait par le passé, c’était super. Mais on avait envie de vivre une autre aventure, de mettre toute notre énergie dans l’artistique. Et puis, l’expérience de Because dans les musiques électroniques nous a rassurés. On écoute leurs conseils, même si notre liberté est totale. »
Projet éminemment familial
Les garçons ne se sont pas défaits de tous leurs fantômes, loin s’en faut. Fauve avait baptisé son double album Vieux Frères ? Magenta reste, de même, un projet éminemment familial, au propre comme au figuré. L’un des membres est issu d’une fratrie comptant deux paires de jumeaux ; un autre est père de deux jumelles ; un troisième élève, pareillement, deux jeunes enfants… Tous sont restés fidèles à leurs amitiés lycéennes et estudiantines, forgées de repas au McDo en répètes dans des caves… « Notre référence absolue, c’est toujours Aimé Jacquet. Refuser la facilité, jouer en équipe… » L’un des hymnes de la victoire de l’équipe de France, lors de la coupe du Monde de football, en 1998, était Music Sounds Better With You, du groupe Stardust. Magenta l’a adapté en français. La reprise, qui s’intitule Avec toi, a été adoubée par Thomas Bangalter, tiers de Stardust et moitié des Daft Punk : « Sans trop claquer des bretelles, on était hyper touchés par sa bienveillance. Cinq jours après que Bangalter valide notre reprise, on a appris la séparation des Daft… Passé le moment de deuil, on a basculé dans la gratitude. La musique, en général, leur doit tant. »
La séparation du duo casqué survient après d’autres mises entre parenthèses : Thérapie Taxi, Air, Justice… « Nekfeu, c’est super, mais il est passé où, son crew 1.9.9.5. ?, s’interroge Magenta. Bande Organisée aurait-il tant de succès s’il n’était pas porté par les poids lourds du rap que sont Jul et SCH ? Il y a quelques années, on avait été marqués par une interview des Phoenix, où ils estimaient que la notion de groupe était malmenée. Cela se vérifie, hélas. Messi, Neymar et Ronaldo sont plus puissants que leur club. »
« On a redécouvert la French touch sur le tard, un monde fascinant et intimidant », souligne le groupe
Pour les premières parties de ses concerts, au Bataclan et ailleurs, Fauve avait pris l’habitude d’inviter des collectifs prometteurs : Feu ! Chatterton, Bagarre, Grand Blanc, The Pirouettes… Beaucoup sont encore en activité. Avec d’autres, comme Mustang et La Femme, dont les Magenta sont proches, ces enfants des années 1990 font même l’actualité discographique de ce printemps. « On sent que, dans les médias comme sur les réseaux sociaux, il y a une prime aux projets individuels, dont l’image et le storytelling sont finement élaborés, parfois même en amont de la musique. Nous, on a grandi avec IAM, NTM, le Wu-Tang, Oasis… Au lycée, on était 15 avec une guitare, 12 avec une basse… Aujourd’hui, la technologie favorise les démarches en autarcie : il suffit d’un ordi, et basta. Cela dit, on continue de penser que lorsqu’un groupe monte sur scène, les énergies sont mieux réparties, la dynamique est différente que pour un projet solo, même quand on est aussi doué qu’un Eddy de Pretto. »
Atermoiements parfois violents
La vie en groupe protège autant qu’elle abîme. Les entrelacs de Monogramme sont le fruit d’atermoiements parfois violents : « On n’était pas forcément d’accord sur la direction à emprunter. On balançait, pour simplifier, entre les deux premiers albums des Daft : il y avait l’école Homework (1997), très club et rugueuse, et l’école Discovery (2001), plus mélodique. Finalement, l’écriture du morceau Solide a joué un rôle de déclic. Tout a été plus facile, après. » En matière de virages artistiques aussi, leurs modèles sont nichés dans un imaginaire nineties et pluriel : Radiohead qui bascule du rock de OK Computer (1997) à l’électro de Kid A (2000), Damon Albarn qui passe des guitares de Blur aux beats de Gorillaz… « On n’est pas des gros teufeurs, mais ce qui nous a rassemblés autour de l’électro, c’est sa générosité. Ce que tu perds lors de la création, en termes de partage, tu le retrouves ailleurs, dans la chaleur des textures, le groove qui fédère… » Une boucle techno déboule à l’improviste dans le studio. Il est midi, tous les crânes dodelinent, synchrones : « Ce côté fraternel, rien ne pourra l’altérer. On est câblés comme ça. »
Aureliano Tonet
Ce qui nous a rassemblés autour de l’électro, c’est sa générosité » : après l’aventure Fauve, les nouvelles batailles de Magenta
A l’individualisme ambiant, le groupe parisien, constitué d’ex-membres de l’une des formations françaises phares de ces dix dernières années, oppose une électro chaleureuse comme le montre « Monograme », son emballant premier album.
Par Aureliano Tonet
Longtemps, la France a pris les groupes en grippe. Les rares formations qui avaient l’heur de plaire au public – Bijou, Téléphone, Indochine… – ne rencontraient guère les faveurs de la critique : au pays d’Et moi et moi et moi et des chansonniers-roi, les « rock’n’roll bands » étaient perçus comme un truc d’Anglo-Saxon. Pas de ça ici, pas de « nous » chez nous. Il faudra attendre les années 1990 pour que les collectifs deviennent cools, dopés par l’émergence des musiques dites urbaines et électroniques – le « rap français » et la « French touch », ainsi qu’on désignait ces genres respectifs.
Or voilà que, dans un article sépulcral, paru en mars, The Guardian sonne la fin des groupes : trop lents, trop chers, trop compliqués à gérer, pas assez incarnés, insuffisamment « instagrammables », cramponnés à des musiques et des pratiques d’un autre temps, décrète en substance le quotidien britannique. Jadis symboles des solidarités prolétaires, les « bands » se trouvent relégués sur le banc des remplaçants, ringardisés par une ère qui n’a de numérique que le nom : sur les plates-formes et les réseaux, les pop stars sont individuelles, ou ne sont plus.
Ce requiem résonne, de ce côté-ci de la Manche, avec une drôle d’apostrophe, façon Brel, enroulée dans des boucles électroniques. Il s’agit du septième morceau de Monogramme, l’emballant premier album du groupe Magenta, paru le 9 avril : « Dis vieux, dis tu t’souviens. A une époque, on f’sait les beaux. On s’disait : faut faire les choses bien. On s’disait : faut pas jouer perso. » Arrive le refrain, comme un tocsin : « Les anciens maint’nant, c’est nous, poteau. Mais nous on fait les types, style on est encore chauds, comme si on savait quoi, mais on va pas t’mytho. On a faux. Tout faux. Tout faux. »
En terra incognita
Derrière ce Faux furieux se cachent quatre anciens membres de Fauve, l’un des groupes français phares de ces dix dernières années. De 2013 à 2015, leur chanter-parler à fleur de peau a guéri bien des plaies, et hérissé quelques poils : un EP, un double album, une trentaine de Bataclan, dont un dernier, le 26 septembre 2015, quelques semaines avant les attentats. Face au risque de la routine, les garçons ont fauché le félin. Le quintet est devenu quartet, Fauve s’est rebaptisé Autrans, puis Magenta. Dans une vie antérieure, celle d’avant le succès, les mêmes se faisaient appeler autrement encore – The Fleets, par exemple. A l’époque, ils jouaient du rock en anglais ; aujourd’hui, ils se font les chantres d’une French touch en français.
Malgré la pluie de disques d’or et de platine qui leur est tombée dessus, leur regard a gardé l’étincelle des petits débutants, tout de maladresses et de rêves XXL
D’avatars en avatars, un principe est resté immuable : pas question de mettre en avant les individualités. Le collectif prime, et parle d’une seule voix : « On a commencé à faire de la musique ensemble il y a dix-quinze ans, à l’âge où c’est décisif, disent les trentenaires, qui insistent à préserver leur anonymat. Ça nous tient, et nous cimente. » Sortir un disque qui appelle à faire corps, sur des rythmiques dansantes, au moment où les boîtes de nuit sonnent creux et où la valeur groupe se démonétise à petit feu : les Parisiens ont conscience d’être à côté, sinon de la plaque, du moins de l’époque. « On ne coche pas les bonnes cases, on a foiré notre QCM, plaisantent-ils dans leur studio d’enregistrement, à deux pas de Pigalle. Après, peut-être que, une fois la pandémie passée, les gens se retrouveront autour de ces chansons, qu’on espère libératrices… » Malgré la pluie de disques d’or et de platine qui leur est tombée dessus, leur regard a gardé l’étincelle des petits débutants, tout de maladresses et de rêves XXL.
S’ils ont mis tant de temps à graver ce Monogramme, c’est qu’ils ont abordé les musiques électroniques comme une terra incognita, avec humilité : « On a redécouvert la French touch sur le tard, un monde fascinant et intimidant. On ne se sentait pas légitimes, alors on s’est plongés dans les tutos, dans les machines d’époque… On a eu envie d’apprendre les bases, avant de faire évoluer le projet vers quelque chose de plus contemporain. Ça a été très laborieux. » Dans le local exigu, saturé d’écrans, de câbles et de claviers, l’affiche d’Interstellar trône en bonne place : « Ses films futuristes, Christopher Nolan les tourne en péloche. C’est hyper-inspirant ! On tient à ce que l’assise de nos morceaux soit analogique, organique, sensuelle. »
« Besoin cathartique »
Ainsi de leurs clips, qui mettent en valeur la vulnérabilité de jeunes visages du cinéma français – Vincent Rottiers, Sigrid Bouaziz… Ainsi du nom du groupe, qui fait référence à un boulevard parisien grouillant de vie. « C’est un endroit auquel on est très attachés, où se cristallisent les contrastes qu’on voulait aller chercher : des mélanges très vivants et vibrants, d’une part ; et quelque chose d’urbain, de bétonné, de bordélique, d’un peu lourd et agressif, de l’autre. Et puis, avant d’être un boulevard, Magenta est une bataille. Cette idée de défi nous plaisait. » Cinq ans durant, le quatuor s’est mis en quête du parfait équilibre entre groove et gravité. « La French touch, c’est une musique entre deux eaux, joyeuse, positive, mais avec un fond de fragilité, de mélancolie. Chez les Daft Punk, mine de rien, il y a pas mal de mélodies en mineur, d’accords de septième… »
Avant eux, d’autres groupes ont associé électro et chant en français. Mais, à rebours de la légèreté de Paradis, Polo & Pan ou L’Impératrice, Magenta assume la pesanteur de ses alliages : « Pour les textes, on a rouvert les portes du projet précédent, il y a toujours ce besoin cathartique. » Cependant, à l’ivresse de mots et de notes de Fauve, Magenta oppose une épure salutaire : « Avant, on empilait les sons, pour conjurer la peur du vide. On a appris la soustraction, le “cut”. L’utilisation de la voix comme instrument, aussi. La plastique des textes est plus musicale et anglo-saxonne, moins gauloise. »
Là où la barque de Fauve était menée en solitaire, ou presque, les quatre garçons sont cette fois accompagnés par Because, l’un des principaux labels indépendants français. « Livrer les entrepôts de la Fnac et mettre des tee-shirts dans des enveloppes, on l’a fait par le passé, c’était super. Mais on avait envie de vivre une autre aventure, de mettre toute notre énergie dans l’artistique. Et puis, l’expérience de Because dans les musiques électroniques nous a rassurés. On écoute leurs conseils, même si notre liberté est totale. »
Projet éminemment familial
Les garçons ne se sont pas défaits de tous leurs fantômes, loin s’en faut. Fauve avait baptisé son double album Vieux Frères ? Magenta reste, de même, un projet éminemment familial, au propre comme au figuré. L’un des membres est issu d’une fratrie comptant deux paires de jumeaux ; un autre est père de deux jumelles ; un troisième élève, pareillement, deux jeunes enfants… Tous sont restés fidèles à leurs amitiés lycéennes et estudiantines, forgées de repas au McDo en répètes dans des caves… « Notre référence absolue, c’est toujours Aimé Jacquet. Refuser la facilité, jouer en équipe… » L’un des hymnes de la victoire de l’équipe de France, lors de la coupe du Monde de football, en 1998, était Music Sounds Better With You, du groupe Stardust. Magenta l’a adapté en français. La reprise, qui s’intitule Avec toi, a été adoubée par Thomas Bangalter, tiers de Stardust et moitié des Daft Punk : « Sans trop claquer des bretelles, on était hyper touchés par sa bienveillance. Cinq jours après que Bangalter valide notre reprise, on a appris la séparation des Daft… Passé le moment de deuil, on a basculé dans la gratitude. La musique, en général, leur doit tant. »
La séparation du duo casqué survient après d’autres mises entre parenthèses : Thérapie Taxi, Air, Justice… « Nekfeu, c’est super, mais il est passé où, son crew 1.9.9.5. ?, s’interroge Magenta. Bande Organisée aurait-il tant de succès s’il n’était pas porté par les poids lourds du rap que sont Jul et SCH ? Il y a quelques années, on avait été marqués par une interview des Phoenix, où ils estimaient que la notion de groupe était malmenée. Cela se vérifie, hélas. Messi, Neymar et Ronaldo sont plus puissants que leur club. »
« On a redécouvert la French touch sur le tard, un monde fascinant et intimidant », souligne le groupe
Pour les premières parties de ses concerts, au Bataclan et ailleurs, Fauve avait pris l’habitude d’inviter des collectifs prometteurs : Feu ! Chatterton, Bagarre, Grand Blanc, The Pirouettes… Beaucoup sont encore en activité. Avec d’autres, comme Mustang et La Femme, dont les Magenta sont proches, ces enfants des années 1990 font même l’actualité discographique de ce printemps. « On sent que, dans les médias comme sur les réseaux sociaux, il y a une prime aux projets individuels, dont l’image et le storytelling sont finement élaborés, parfois même en amont de la musique. Nous, on a grandi avec IAM, NTM, le Wu-Tang, Oasis… Au lycée, on était 15 avec une guitare, 12 avec une basse… Aujourd’hui, la technologie favorise les démarches en autarcie : il suffit d’un ordi, et basta. Cela dit, on continue de penser que lorsqu’un groupe monte sur scène, les énergies sont mieux réparties, la dynamique est différente que pour un projet solo, même quand on est aussi doué qu’un Eddy de Pretto. »
Atermoiements parfois violents
La vie en groupe protège autant qu’elle abîme. Les entrelacs de Monogramme sont le fruit d’atermoiements parfois violents : « On n’était pas forcément d’accord sur la direction à emprunter. On balançait, pour simplifier, entre les deux premiers albums des Daft : il y avait l’école Homework (1997), très club et rugueuse, et l’école Discovery (2001), plus mélodique. Finalement, l’écriture du morceau Solide a joué un rôle de déclic. Tout a été plus facile, après. » En matière de virages artistiques aussi, leurs modèles sont nichés dans un imaginaire nineties et pluriel : Radiohead qui bascule du rock de OK Computer (1997) à l’électro de Kid A (2000), Damon Albarn qui passe des guitares de Blur aux beats de Gorillaz… « On n’est pas des gros teufeurs, mais ce qui nous a rassemblés autour de l’électro, c’est sa générosité. Ce que tu perds lors de la création, en termes de partage, tu le retrouves ailleurs, dans la chaleur des textures, le groove qui fédère… » Une boucle techno déboule à l’improviste dans le studio. Il est midi, tous les crânes dodelinent, synchrones : « Ce côté fraternel, rien ne pourra l’altérer. On est câblés comme ça. »
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Re: Musique !!!
Groupe connu grâce à nos ados et vus en concert par hasard au Printemps de Bourges 2014. Juste pour voir Détroit dont c'était le premier concert et encore une fois les Belges de Girls in Hawaii
Pour ceux qui seraient peut-être passés à côté de FAUVE...
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Re: Musique !!!
Pareil Doc, connu par mon fiston ."De ceux" un des premiers morceaux que j'avais bien aimé.
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