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Sport Féminin
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AllezUnion.com, Forum des supporters de l'Union Bordeaux Bègles - Rugby :: Union Bordeaux Bègles :: Côté tribune officielle
Page 1 sur 1
Sport Féminin
Il faut rendre encore plus visible le sport féminin
https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/01/il-faut-rendre-encore-plus-visible-le-sport-feminin_6136820_3232.html
Ça me rappelle un débat plus que houleux que nous avons eu sur le forum à ce sujet, il y aura malheureusement toujours des combattants d'arrière-garde
https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/01/il-faut-rendre-encore-plus-visible-le-sport-feminin_6136820_3232.html
Ça me rappelle un débat plus que houleux que nous avons eu sur le forum à ce sujet, il y aura malheureusement toujours des combattants d'arrière-garde
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
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Re: Sport Féminin
Scalp a écrit:Il faut rendre encore plus visible le sport féminin
https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/01/il-faut-rendre-encore-plus-visible-le-sport-feminin_6136820_3232.html
Ça me rappelle un débat plus que houleux que nous avons eu sur le forum à ce sujet, il y aura malheureusement toujours des combattants d'arrière-garde
A souligner que le gars en question a complètement disparu des radars....
krahknardz- Team modo
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Humeur : Un essai de l'UBB et c'est toute la semaine qui prend des couleurs....
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Re: Sport Féminin
Scalp a écrit:Il faut rendre encore plus visible le sport féminin
https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/01/il-faut-rendre-encore-plus-visible-le-sport-feminin_6136820_3232.html
Ça me rappelle un débat plus que houleux que nous avons eu sur le forum à ce sujet, il y aura malheureusement toujours des combattants d'arrière-garde
En parlant de visibilité.
Il semblerait que l' équipe féminine des Girondins est disparue des radars et si j' en crois les départs des têtes de gondoles il se pourrait que les filles fassent les frais des tribulations de ces messieurs.
tire-bouchon- J'aime l'Union à la folie
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Re: Sport Féminin
krahknardz a écrit:Scalp a écrit:Il faut rendre encore plus visible le sport féminin
https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/01/il-faut-rendre-encore-plus-visible-le-sport-feminin_6136820_3232.html
Ça me rappelle un débat plus que houleux que nous avons eu sur le forum à ce sujet, il y aura malheureusement toujours des combattants d'arrière-garde
A souligner que le gars en question a complètement disparu des radars....
Une grande perte pour les débats philosophique
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
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Re: Sport Féminin
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
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Re: Sport Féminin
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Serie-la-france-du-rugby-2-5-les-femmes-se-cherchent-un-statut/1424632
Série la France du rugby (2/5) : les femmes se cherchent un statut
Pratiquantes, dirigeantes, arbitres : la féminisation du rugby s'accentue à tous les niveaux, avec de nombreux défis à relever encore, dont celui de la professionnalisation de l'élite.
Justine Saint-Sevin
Les résultats de la bande à Dupont pourraient changer la donne et remobiliser la partie du public masculin moins séduite par la pratique du rugby que cela n'effacerait pas cette constante : ces dernières saisons, le rugby français doit d'abord la croissance de son vivier à l'afflux intarissable de nouvelles licenciées.
Un phénomène impulsé par le fameux cercle vertueux : des équipes de France performantes - d'autant que les garçons patinaient encore il n'y a pas si longtemps - et médiatisées. Une installation au sein du gratin mondial qui s'est confirmée dans le temps (médaille d'argent à 7 aux JO de 2021, de bronze lors du Mondial 2022 à 15). Ajoutez à cela le lancement par les instances dirigeantes du baby-rugby et, plus globalement, de pratiques sans plaquage, ou encore une grande campagne de féminisation de l'arbitrage (2020), et vous obtenez de solides bases pour susciter des vocations à tous les étages.
Mais le modèle pourrait commencer à toucher ses limites. Une équipe fanion qui gagne, c'est bien. Des titres, c'est mieux. Et ce n'est peut-être pas pour tout de suite, puisque les Anglaises, que les Bleues du 15 n'ont plus battues depuis 2018, ont désormais un Championnat professionnel, là où les Tricolores, sous contrats fédéraux, affrontent des joueuses amateurs, obligées de jongler entre le rugby, les études ou le boulot. Sensation de stagnation, peur de rater le coche : en attendant les conclusions de la commission du rugby élite féminin, créée pour réfléchir à une indispensable restructuration, trois femmes de rugby, symboles de l'engouement féminin pour ce sport, partagent leur expérience.
Marie Gourgues (joueuse de Lons Section Paloise) : « Tu construis ton avenir en fonction du rugby »
« À l'heure actuelle, c'est un immense défi de vouloir évoluer au plus haut niveau (Élite 1). Il faut que tu paies ta licence, tes crampons, tes déplacements, tu paies pour jouer. Ce n'est même pas frustrant parce qu'on a l'habitude, c'est comme ça, et encore ça va mieux qu'avant, on sent que les clubs, la Fédé veulent avancer. Certains mettent en place des défraiements kilométriques, j'avais 400 € par mois à Toulon en Élite 2, parfois il y a des primes de match, ou des contrats comme à Lille.
Ce n'est rien par rapport aux garçons, mais pour nous, ça veut dire beaucoup. C'est une forme de reconnaissance. Surtout que notre vie est rythmée par le rugby. C'est hyper chaud, physiquement, de le concilier avec le travail ou les études. Trois fois par semaine, tu commences à 7 heures avec la muscu avant d'aller au boulot. Tu n'as pas le temps de rentrer avant l'entraînement, toutes tes affaires t'attendent dans la voiture, s'ensuit la douche, le repas, tu n'es pas tranquille avant 21 h 30.
« Le rugby modélise mon quotidien. Quasiment toutes les filles font Staps pour pouvoir faire du rugby, mais si tu ne veux pas faire prof de sport ou préparateur physique, il n'y a pas beaucoup de débouchés. »
On a deux jours de libre en semaine, des déplacements qui peuvent être très longs le week-end. Souvent, c'est départ très tôt le samedi matin avec un retour dans la nuit de dimanche à lundi. Certaines, qui n'ont pas d'employeurs ou d'écoles arrangeantes, enchaînent avec le travail dès la descente du bus... Le rugby modélise mon quotidien. Quasiment toutes les filles font Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) pour pouvoir faire du rugby, mais si tu ne veux pas faire prof de sport ou préparateur physique, il n'y a pas beaucoup de débouchés. Tu construis ton avenir en fonction du rugby, il guide tes choix de formation, de travail. Tu ne peux pas bosser dans le médical parce que tu sais que tu vas finir à 20 heures et louper l'entraînement.
Ce sont des choix nécessaires pour pratiquer ce sport qui t'offre autant de plaisir, mais ce sont des choix dont tu peux pâtir après ta carrière. J'ai 25 ans, j'ai joué à Mont-de-Marsan, Bordeaux, Bayonne, Toulon, il me reste peut-être dix ans de carrière mais je pense de plus en plus à l'après-rugby et je ne m'y vois pas du tout. L'explosion de l'équipe à Bayonne (forfait en cours de saison) a été très difficile à digérer parce que tu perds tout, ton équipe, ton environnement. Des filles sont parties à Blagnac, d'autres à Toulouse et à Pau. C'était un avant-goût. Quand je vais arrêter, je vais perdre toute ma sphère sociale parce qu'elle se compose essentiellement des filles du rugby. C'est un surinvestissement nécessaire pour pouvoir performer. Ça a clairement dirigé mes choix, je ne le regrette pas pour le moment parce que je prends un plaisir monstre, mais je pense qu'un jour ce sera le cas. »
Doriane Domenjo (arbitre internationale sur le circuit féminin, arbitre fédérale chez les hommes) : « On est encore un spécimen trop rare »
« On sent qu'on est encore un spécimen trop rare. J'entends souvent : "C'est la première fois qu'on est arbitrés par une femme." Quand j'arrive avec mon représentant fédéral, même s'il a 60 ans et qu'on n'arbitre plus à cet âge, ça arrive qu'on le salue et qu'on me prenne pour sa compagne ou la stagiaire. Une fois, un secrétaire m'appelle et me dit : "Il faudrait dire à votre mari de ne pas mettre le numéro de sa femme sur la convocation". On ne peut pas trop leur en vouloir parce qu'on est encore peu, mais c'est en train de changer.
Après, des noms d'oiseaux entendus sur le terrain, c'est le quotidien d'une arbitre. Les "il n'y a pas de ménage à faire à la maison ? Il reste la cuisine à faire" viennent surtout des spectateurs, mais c'est assez rare. On a des stages organisés à Marcoussis et un groupe WhatsApp pour échanger sur les problèmes auxquels ne sont pas confrontés les garçons. Mais je suis plutôt très bien accueillie, en général. Le retour des coaches, c'est que ça calme les joueurs, ils préféreraient qu'ils soient un peu plus énervés parfois, d'ailleurs (rires).
Sur le plan personnel, pour arbitrer à mon niveau ça me demande autant d'heures qu'être prof d'EPS. Mes amis ne se rendent pas compte, ils pensent que tu prends ton sifflet et c'est fini. Tous mes matches sont débriefés. En principe, je ne travaille pas le lundi, c'est récup en piscine et analyse vidéo. Le lendemain, rebelote avec mon coach et visio avec les arbitres assistants et le superviseur. Il faut valider le rapport avant le mercredi matin. Le reste de la semaine, en plus de l'école, je cours, je vais à la salle de sport, j'ai une heure d'anglais où je travaille sur des cas de match. Jeudi après l'école, je prépare la rencontre du week-end en visionnant les équipes qui vont s'affronter. Le vendredi, c'est plutôt muscu du haut du corps pour ne pas arriver cramée le week-end.
« Au niveau où j'évolue c'est un deuxième métier. »
Les journées sont bien remplies, au niveau où j'évolue c'est un deuxième métier ! Mais c'est nécessaire, on a des tests physiques avec World Rugby tous les trois mois et si tu te plantes, c'est fini. Même si tout n'est pas parfait, l'arbitrage m'a fait découvrir des choses que je n'aurais jamais connues, les voyages, on a des amis partout. J'ai au moins un statut d'arbitre de haut niveau qui me permet de partir à chaque convocation. Mais pour passer un cap, viser plus haut, la Pro D2, le Top 14, les JO, c'est compliqué. C'est en discussion avec la nouvelle gouvernance parce que c'est difficile de rivaliser avec des filles à l'international qui sont pros dans les autres pays. »
Laura Di Muzio (ex-internationale, présidente du Stade Villeneuvois) : « Tu dis à 95 % des joueuses : "vous n'existez pas !" »
« On est à un carrefour de notre histoire, qu'on doit bien négocier pour continuer à faire venir les joueuses et à les garder. Cela n'aide pas de ne pas avoir de Championnat télévisé, et que seules les joueuses sur liste ministérielle aient un statut de sportive de haut niveau, ce qui fait toute la différence vis-à-vis des employeurs ou des écoles. Tu dis à 95 % des joueuses : "Vous n'existez pas !" Elles sont en négociations permanentes. Soit, les écoles sont conciliantes... Mais d'autres te disent : "Elle est sportive de haut niveau ? Non, rien ne le dit." Et c'est la galère, on perd des filles comme ça.
« Elles s'y filent tous les soirs, jouent au meilleur niveau de leur sport, et ça ne compte pas. »
Et puis, ça te renvoie quoi en tant que personne ? Elles s'y filent tous les soirs, jouent au meilleur niveau de leur sport, et ça ne compte pas. On doit se poser une question : quelle place on donne aux femmes dans le sport, dans le rugby et quel rôle on veut leur donner ? Au Stade Villeneuvois, on n'a pas construit cette idée de semi-professionnalisation en proposant des CDD pour recruter plus de joueuses. Dire à une fille tu vas gagner 550 € par mois, quitte tout, ce n'est pas un argument. On a fait ça parce qu'on veut montrer qu'on est prêt à s'organiser pour créer les moyens d'une reconnaissance du rugby et de ses pratiquantes à l'échelle nationale. L'avenir du rugby pratiqué par les femmes ne passe pas que par l'équipe de France, mais par la façon dont on traite la base et l'Élite 1. Si on les accompagne correctement dans leur double projet, si on crée des rôles modèles, des ambassadrices, on peut faire tomber demain les barrières économiques et mentales qui persistent, et se donner les moyens de garder les joueuses.
14
Le nombre de pratiquantes a crû de 14 % entre 2022 et 2023. Après un léger recul durant deux saisons en raison du Covid (-3 % en 2021), la croissance du nombre de pratiquantes est repartie fortement à la hausse (+32 % en 2022).
Oui, il y a désormais un vivier de qualité important parce que les joueuses commencent plus tôt à l'école de rugby. Néanmoins, le plus haut taux de mixité dans les effectifs se trouve au baby rugby. Plus tu montes dans les âges, plus tu descends dans les effectifs féminins. Pourquoi ? Parce que c'est OK pour les parents qu'elles fassent des parcours de motricité quand elles ont 5 ans, mais un problème quand elles en ont 10. Même si on a senti un changement au niveau des mentalités à partir du Mondial 2014, il reste du travail pour faire comprendre que le sport n'a pas de genre. »
Série la France du rugby (2/5) : les femmes se cherchent un statut
Pratiquantes, dirigeantes, arbitres : la féminisation du rugby s'accentue à tous les niveaux, avec de nombreux défis à relever encore, dont celui de la professionnalisation de l'élite.
Justine Saint-Sevin
Les résultats de la bande à Dupont pourraient changer la donne et remobiliser la partie du public masculin moins séduite par la pratique du rugby que cela n'effacerait pas cette constante : ces dernières saisons, le rugby français doit d'abord la croissance de son vivier à l'afflux intarissable de nouvelles licenciées.
Un phénomène impulsé par le fameux cercle vertueux : des équipes de France performantes - d'autant que les garçons patinaient encore il n'y a pas si longtemps - et médiatisées. Une installation au sein du gratin mondial qui s'est confirmée dans le temps (médaille d'argent à 7 aux JO de 2021, de bronze lors du Mondial 2022 à 15). Ajoutez à cela le lancement par les instances dirigeantes du baby-rugby et, plus globalement, de pratiques sans plaquage, ou encore une grande campagne de féminisation de l'arbitrage (2020), et vous obtenez de solides bases pour susciter des vocations à tous les étages.
Mais le modèle pourrait commencer à toucher ses limites. Une équipe fanion qui gagne, c'est bien. Des titres, c'est mieux. Et ce n'est peut-être pas pour tout de suite, puisque les Anglaises, que les Bleues du 15 n'ont plus battues depuis 2018, ont désormais un Championnat professionnel, là où les Tricolores, sous contrats fédéraux, affrontent des joueuses amateurs, obligées de jongler entre le rugby, les études ou le boulot. Sensation de stagnation, peur de rater le coche : en attendant les conclusions de la commission du rugby élite féminin, créée pour réfléchir à une indispensable restructuration, trois femmes de rugby, symboles de l'engouement féminin pour ce sport, partagent leur expérience.
Marie Gourgues (joueuse de Lons Section Paloise) : « Tu construis ton avenir en fonction du rugby »
« À l'heure actuelle, c'est un immense défi de vouloir évoluer au plus haut niveau (Élite 1). Il faut que tu paies ta licence, tes crampons, tes déplacements, tu paies pour jouer. Ce n'est même pas frustrant parce qu'on a l'habitude, c'est comme ça, et encore ça va mieux qu'avant, on sent que les clubs, la Fédé veulent avancer. Certains mettent en place des défraiements kilométriques, j'avais 400 € par mois à Toulon en Élite 2, parfois il y a des primes de match, ou des contrats comme à Lille.
Ce n'est rien par rapport aux garçons, mais pour nous, ça veut dire beaucoup. C'est une forme de reconnaissance. Surtout que notre vie est rythmée par le rugby. C'est hyper chaud, physiquement, de le concilier avec le travail ou les études. Trois fois par semaine, tu commences à 7 heures avec la muscu avant d'aller au boulot. Tu n'as pas le temps de rentrer avant l'entraînement, toutes tes affaires t'attendent dans la voiture, s'ensuit la douche, le repas, tu n'es pas tranquille avant 21 h 30.
« Le rugby modélise mon quotidien. Quasiment toutes les filles font Staps pour pouvoir faire du rugby, mais si tu ne veux pas faire prof de sport ou préparateur physique, il n'y a pas beaucoup de débouchés. »
On a deux jours de libre en semaine, des déplacements qui peuvent être très longs le week-end. Souvent, c'est départ très tôt le samedi matin avec un retour dans la nuit de dimanche à lundi. Certaines, qui n'ont pas d'employeurs ou d'écoles arrangeantes, enchaînent avec le travail dès la descente du bus... Le rugby modélise mon quotidien. Quasiment toutes les filles font Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) pour pouvoir faire du rugby, mais si tu ne veux pas faire prof de sport ou préparateur physique, il n'y a pas beaucoup de débouchés. Tu construis ton avenir en fonction du rugby, il guide tes choix de formation, de travail. Tu ne peux pas bosser dans le médical parce que tu sais que tu vas finir à 20 heures et louper l'entraînement.
Ce sont des choix nécessaires pour pratiquer ce sport qui t'offre autant de plaisir, mais ce sont des choix dont tu peux pâtir après ta carrière. J'ai 25 ans, j'ai joué à Mont-de-Marsan, Bordeaux, Bayonne, Toulon, il me reste peut-être dix ans de carrière mais je pense de plus en plus à l'après-rugby et je ne m'y vois pas du tout. L'explosion de l'équipe à Bayonne (forfait en cours de saison) a été très difficile à digérer parce que tu perds tout, ton équipe, ton environnement. Des filles sont parties à Blagnac, d'autres à Toulouse et à Pau. C'était un avant-goût. Quand je vais arrêter, je vais perdre toute ma sphère sociale parce qu'elle se compose essentiellement des filles du rugby. C'est un surinvestissement nécessaire pour pouvoir performer. Ça a clairement dirigé mes choix, je ne le regrette pas pour le moment parce que je prends un plaisir monstre, mais je pense qu'un jour ce sera le cas. »
Doriane Domenjo (arbitre internationale sur le circuit féminin, arbitre fédérale chez les hommes) : « On est encore un spécimen trop rare »
« On sent qu'on est encore un spécimen trop rare. J'entends souvent : "C'est la première fois qu'on est arbitrés par une femme." Quand j'arrive avec mon représentant fédéral, même s'il a 60 ans et qu'on n'arbitre plus à cet âge, ça arrive qu'on le salue et qu'on me prenne pour sa compagne ou la stagiaire. Une fois, un secrétaire m'appelle et me dit : "Il faudrait dire à votre mari de ne pas mettre le numéro de sa femme sur la convocation". On ne peut pas trop leur en vouloir parce qu'on est encore peu, mais c'est en train de changer.
Après, des noms d'oiseaux entendus sur le terrain, c'est le quotidien d'une arbitre. Les "il n'y a pas de ménage à faire à la maison ? Il reste la cuisine à faire" viennent surtout des spectateurs, mais c'est assez rare. On a des stages organisés à Marcoussis et un groupe WhatsApp pour échanger sur les problèmes auxquels ne sont pas confrontés les garçons. Mais je suis plutôt très bien accueillie, en général. Le retour des coaches, c'est que ça calme les joueurs, ils préféreraient qu'ils soient un peu plus énervés parfois, d'ailleurs (rires).
Sur le plan personnel, pour arbitrer à mon niveau ça me demande autant d'heures qu'être prof d'EPS. Mes amis ne se rendent pas compte, ils pensent que tu prends ton sifflet et c'est fini. Tous mes matches sont débriefés. En principe, je ne travaille pas le lundi, c'est récup en piscine et analyse vidéo. Le lendemain, rebelote avec mon coach et visio avec les arbitres assistants et le superviseur. Il faut valider le rapport avant le mercredi matin. Le reste de la semaine, en plus de l'école, je cours, je vais à la salle de sport, j'ai une heure d'anglais où je travaille sur des cas de match. Jeudi après l'école, je prépare la rencontre du week-end en visionnant les équipes qui vont s'affronter. Le vendredi, c'est plutôt muscu du haut du corps pour ne pas arriver cramée le week-end.
« Au niveau où j'évolue c'est un deuxième métier. »
Les journées sont bien remplies, au niveau où j'évolue c'est un deuxième métier ! Mais c'est nécessaire, on a des tests physiques avec World Rugby tous les trois mois et si tu te plantes, c'est fini. Même si tout n'est pas parfait, l'arbitrage m'a fait découvrir des choses que je n'aurais jamais connues, les voyages, on a des amis partout. J'ai au moins un statut d'arbitre de haut niveau qui me permet de partir à chaque convocation. Mais pour passer un cap, viser plus haut, la Pro D2, le Top 14, les JO, c'est compliqué. C'est en discussion avec la nouvelle gouvernance parce que c'est difficile de rivaliser avec des filles à l'international qui sont pros dans les autres pays. »
Laura Di Muzio (ex-internationale, présidente du Stade Villeneuvois) : « Tu dis à 95 % des joueuses : "vous n'existez pas !" »
« On est à un carrefour de notre histoire, qu'on doit bien négocier pour continuer à faire venir les joueuses et à les garder. Cela n'aide pas de ne pas avoir de Championnat télévisé, et que seules les joueuses sur liste ministérielle aient un statut de sportive de haut niveau, ce qui fait toute la différence vis-à-vis des employeurs ou des écoles. Tu dis à 95 % des joueuses : "Vous n'existez pas !" Elles sont en négociations permanentes. Soit, les écoles sont conciliantes... Mais d'autres te disent : "Elle est sportive de haut niveau ? Non, rien ne le dit." Et c'est la galère, on perd des filles comme ça.
« Elles s'y filent tous les soirs, jouent au meilleur niveau de leur sport, et ça ne compte pas. »
Et puis, ça te renvoie quoi en tant que personne ? Elles s'y filent tous les soirs, jouent au meilleur niveau de leur sport, et ça ne compte pas. On doit se poser une question : quelle place on donne aux femmes dans le sport, dans le rugby et quel rôle on veut leur donner ? Au Stade Villeneuvois, on n'a pas construit cette idée de semi-professionnalisation en proposant des CDD pour recruter plus de joueuses. Dire à une fille tu vas gagner 550 € par mois, quitte tout, ce n'est pas un argument. On a fait ça parce qu'on veut montrer qu'on est prêt à s'organiser pour créer les moyens d'une reconnaissance du rugby et de ses pratiquantes à l'échelle nationale. L'avenir du rugby pratiqué par les femmes ne passe pas que par l'équipe de France, mais par la façon dont on traite la base et l'Élite 1. Si on les accompagne correctement dans leur double projet, si on crée des rôles modèles, des ambassadrices, on peut faire tomber demain les barrières économiques et mentales qui persistent, et se donner les moyens de garder les joueuses.
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Le nombre de pratiquantes a crû de 14 % entre 2022 et 2023. Après un léger recul durant deux saisons en raison du Covid (-3 % en 2021), la croissance du nombre de pratiquantes est repartie fortement à la hausse (+32 % en 2022).
Oui, il y a désormais un vivier de qualité important parce que les joueuses commencent plus tôt à l'école de rugby. Néanmoins, le plus haut taux de mixité dans les effectifs se trouve au baby rugby. Plus tu montes dans les âges, plus tu descends dans les effectifs féminins. Pourquoi ? Parce que c'est OK pour les parents qu'elles fassent des parcours de motricité quand elles ont 5 ans, mais un problème quand elles en ont 10. Même si on a senti un changement au niveau des mentalités à partir du Mondial 2014, il reste du travail pour faire comprendre que le sport n'a pas de genre. »
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