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Cameron Woki
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Re: Cameron Woki
Andrea1512 a écrit:Franchement a choisir entre petti et woki je garde petti, je suis vraiment pas fan de woki, les avants qui n’aime pas le combat c’est pas mon truc, bochaton est là relève de woki un profil aérien mais en plus bochaton aime le combat
Certes mais Woki est JIFF, contrairement à Petti, et j'ai l'impression que Woki a manqué moins de matchs de Top14 que Petti pour cause de sélection. Sans parler que Petti a aussi été beaucoup absent depuis 2 ans pour raison de santé. Ca fait beaucoup...
Switch- Centre de presse
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Re: Cameron Woki
Yatangaki a écrit:Andrea1512 a écrit:Franchement a choisir entre petti et woki je garde petti, je suis vraiment pas fan de woki, les avants qui n’aime pas le combat c’est pas mon truc, bochaton est là relève de woki un profil aérien mais en plus bochaton aime le combat
C'est surtout depuis que Cameron est au Racing qu'il a vraiment perdu en rugosité, en investissement, en dynamisme, dans le combat... A l'UBB c'était un top joueur, pas un gratteur mais le reste il avait tout.
Après oui pour moins cher et qui fait de bonnes prestations, dans un registre similaire il y a Bochaton.
Mais c'est quand même un cran en dessous Bochaton.
Oui et comme tu le dis on a surtout besoin de gratteur !!
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Re: Cameron Woki
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Le-deuxieme-ligne-du-quinze-de-france-cameron-woki-je-ne-vais-pas-rester-sur-cette-defaite-toute-ma-vie/1431904
Le deuxième-ligne du quinze de France Cameron Woki : « Je ne vais pas rester sur cette défaite toute ma vie »
Pas du genre à ruminer, le deuxième-ligne du quinze de France a laissé derrière lui la déflagration de l'élimination en quarts de finale de la Coupe du monde. Avant de tourner la page, il en a fait le dernier chapitre de son autobiographie, « Je croirai toujours », sortie cette semaine et dans laquelle il se livre avec une sincérité rafraîchissante.

Chrystelle Bonnet
Cameron Woki vient d'avoir 25 ans - le 7 novembre, petit anniversaire surprise et sobre, rapport à l'entraînement à 8 heures le lendemain matin - et vient de sortir une autobiographie. « Je sais, moi aussi je me suis posé la question quand on m'a proposé de la faire, anticipe-t-il. Je me suis demandé ce que j'avais à dire à 24 ans, alors que je n'ai pas gagné grand-chose. L'éditrice Elsa Lafon m'a dit que si, j'avais des choses à raconter. Mon enfance, ma carrière, ma foi, cette Coupe du monde qui arrivait. »
Son enfance, c'est à Bobigny, Seine-Saint-Denis, cité de l'Abreuvoir, avec Chantal et Antoine, ses parents venus du Congo, Marvin, son frère aîné de deux ans qu'il a suivi, à 8 ans, au rugby, et sa petite soeur, Victorine. Sa carrière, c'est des débuts à Bobigny, une signature à Massy, qu'il quitte à 17 ans, frustré de ne pas jouer en équipe une, pour Bordeaux-Bègles, « meilleur choix de ma vie », et puis une autre signature, au Racing il y a deux saisons. C'est un titre de champion du monde U20 en 2018, une première sélection chez les grands en 2020, 26 autres depuis, et un Grand Chelem en 2022. Sa foi, catholique, c'est un pilier, un tatouage sur son poignet droit, le titre (« Je croirai toujours ») et les derniers mots de sa bio (« Ma reconnaissance Lui est éternelle »).
La Coupe du monde, elle, elle s'est crashée à un point de l'Afrique du Sud, en quarts de finale (28-29). Elle devait sacrer les Bleus, elle s'est finie en eau de boudin. En eau qui roule sur les visages, aussi, sur celui du golgoth de Bobigny notamment. Dans le restaurant de l'hôtel parisien dans lequel on le retrouve, il commande une part de flan, qui ressemble à une dînette entre les mains du deuxième-ligne d'1,97 m et 110 kg. Il a joué à Mayol la veille (et perdu 31-26), est rentré à 4 heures du matin avec un pansement à la cheville droite, sous le tatouage « Gamberge » qu'il partage avec Matthieu Jalibert, le demi d'ouverture international de Bordeaux qu'il appelle « mon double, presque mon autre moi-même ». T-shirt noir de la marque créée par un ami d'enfance, pull rouge Jacquemus, Cameron Woki fait craquer ses doigts mais n'élude rien. Comme dans sa bio. Juste, quand on lui fait remarquer que la photo de sa page Wikipédia est extraite de la pub pour Renault dans laquelle le rugbyman passionné de mode incarne un joueur de paume au très joli col fraise fashion week, automne-hiver 1580, il demande si on sait comment on peut changer ça...
« Je n'avais envie de rien. On ne faisait que pleurer, c'était dur »
Dans votre bio, vous racontez qu'après le quart de finale, vous avez regardé le match deux fois. Pardon, mais... pourquoi s'imposer ça ?!
Pour avoir des réponses. Je n'ai pas dormi. J'avais besoin de comprendre comment on avait pu perdre le match, ce qui s'était passé. Et de voir mon match, aussi, pour faire un bilan. Cette chandelle qui m'échappe... Des ballons hauts, j'en fais dix par entraînement, deux par match. Ce soir-là, je ne l'ai pas attrapé. C'est comme ça. Des touches, j'en fais 100 par semaine, et il m'arrive de louper des touches en match. Je comprends les gens qui en parlent. Parce qu'il y avait beaucoup d'attente. Je me mets à la place des supporters, quand je regarde un match de foot je suis pareil.
Le 14 octobre, vous avez compris tout de suite que c'était fini ?
Non, le lendemain. Parce que tout le monde rentre chez soi. Dans le vestiaire, tu as ce silence interminable mais c'est le lendemain que tu comprends. On a déjeuné à Paris, j'étais vraiment déprimé. Tu dis au revoir à des membres du staff, des joueurs, tu te rends compte qu'après on ne se revoit pas. On a passé quatre mois ensemble... Le changement est radical. Je n'avais envie de rien. On ne faisait que pleurer, c'était dur.
Vous avez regardé les autres matches ?
Aucun. Aucun. Avec ma copine, Alizée, on est partis une semaine en Crète, ça m'a fait le plus grand bien. Même si les premiers jours, je ne lâchais pas un mot...
Une semaine, c'était suffisant ?
Oui parce qu'il y a tellement de choses qui arrivent. On a un Tournoi des Six Nations à aller chercher, il faut vite basculer. Et puis, moi, j'ai une revanche à prendre avec mon club, parce que je sors d'une saison qui n'a pas été très bonne.
Et voir Siya Kolisi, le capitaine sud-africain, qui a signé au Racing, ça ne vous a pas fait une piqûre de rappel ?
Quand il est arrivé, j'avais déjà basculé en mode club, j'avais joué le week-end d'avant. Je m'entends très bien avec Trevor Nyakane (le pilier des Springboks, au Racing depuis un an), il rentrait de vacances ce matin (lundi dernier), j'étais super heureux de le voir. Je ne vais pas rester là-dessus toute ma vie. Il était joyeux mais on n'a pas du tout évoqué la Coupe du monde. Ils savent que c'est un sujet douloureux, ils sont assez intelligents pour ne pas en parler.
On sait que Siya Kolisi est très croyant. Vous en parlez aussi beaucoup dans votre biographie (« Je croirai toujours », aux éditions Michel Lafon, 208 pages, 17,95 €), c'est l'un de vos piliers.
Oui, je sais que c'est grâce à ça que j'ai pu faire la Coupe du monde. J'avais fait une saison catastrophique avec le Racing, une blessure m'avait fait rater le Tournoi(fracture du scaphoïde à la main droite, arrachement osseux à la main gauche, en janvier en Coupe d'Europe). Je n'avais rien à part ma famille, mon club et Dieu pour croire en moi. Ça a été le plus gros moment de déprime de ma vie.
« Pour être bien, il faut que je donne tout. À mes coéquipiers, je donne tout, tout le temps »
Vous avez vraiment cru que vous ne seriez plus appelé en équipe de France ?
Vous savez, moi j'ai tout connu en équipe de France. Faire la semaine et rentrer chez moi (pendant les rassemblements de l'équipe de France, le sélectionneur Fabien Galthié avait composé un groupe de 42 joueurs, certains repartaient le week-end jouer avec leur club), être remplaçant et ne pas entrer en jeu, être remplaçant, être titulaire. J'ai tout connu. Je sais. Un joueur est au-dessus et l'année d'après, tu ne le vois plus. C'est arrivé à d'autres, ça peut m'arriver à moi. On m'a vu pendant trois ans, et l'année la plus cruciale on ne me voit pas. J'ai eu peur. Je n'y croyais plus. Ça a été le pire moment de ma carrière.
Vous avez eu d'autres coups de blues ?
Oui. Il y a des fois où j'ai eu envie d'arrêter le rugby. Chaque année, je disais : « C'est ma dernière année, après j'arrête. » Ça m'est même arrivé à Bordeaux. Plus envie. J'en avais marre. C'est un coéquipier qui m'a fait revenir à la raison, Nans Ducuing. J'ai eu le parcours parfait, toujours en progression, alors le moment où j'arrive « dans le mal », la saison 2018-2019 (hors de forme après les vacances, il devient remplaçant), la facilité a été de dire : « Bon, j'arrête. » Ça ne m'arrive plus. Maintenant, je me remets en question, je me rapproche de ma famille, de Dieu.
Vous marchez à quoi ?
Il faut que je me sente bien dans un groupe pour être bon, bien accompagné, avec mes potes, sinon je n'y arriverais pas. J'ai besoin d'avoir de vraies relations humaines. Je donne mon coeur aux gens. Pour être bien, il faut que je donne tout. À mes coéquipiers, je donne tout, tout le temps. En équipe de France, tu es entouré de bons mecs, il y a tellement une atmosphère positive, on est tellement bien... Aujourd'hui, c'est ce que je retrouve au Racing. Je n'étais pas allé le chercher la saison dernière parce que j'étais nostalgique de Bordeaux, c'était plus fort que tout, je n'étais pas prêt à m'ouvrir aux gens et je le regrette. Cette année, je retrouve cette cohésion, ce truc dont j'ai besoin pour être bon. Je sais que je ne ferai pas la même saison que l'année dernière.
Votre caractère, vous le définiriez comment ?
Détente. Ma copine me dit : « On a l'impression qu'il n'y a jamais de problèmes, tu aimes tout le monde, tu stresses jamais. » Je ne stresse jamais. J'ai stressé deux fois : mon premier match en Top 14 et ma première sélection en équipe de France. J'ai ce côté nonchalant, comme mon père.
C'est dans ses bras que vous avez pleuré après le quart de finale.
C'est toujours dans les bras de mon père. Mes deux demi-finales perdues avec Bordeaux et le quart, j'ai pleuré dans les bras de mon père. Je n'ai pas de problème à dire ça. Aucun. Ce n'est pas ne pas être un homme que pleurer, au contraire. Moi, j'ai des sentiments, et quand c'est trop j'évacue, c'est normal. Je vis le truc.
Vous en parlez, de votre père, dans votre bio, de votre mère, de votre enfance à Bobigny et à Pantin. Il reste quoi, aujourd'hui, du petit Cameron de la cité de l'Abreuvoir ?
L'éducation de la rue. Je suis content de venir des cités, je suis persuadé que ça m'a servi. À être autonome, à écouter mes parents. Je n'avais peur de personne, à part de mes parents ! De ma mère ! Un soir, avec mon frère, on traînait devant le collège. Quand on est rentrés, elle a dit : « Vous voulez rester dehors, pas de souci », elle nous a virés de la maison, on s'est retrouvé comme des cons ! Vers 19 heures, la boulangerie à côté du collège donnait les invendus, on a mangé des pains au chocolat et des croissants et on a attendu le retour de mon père pour qu'il nous fasse entrer ! Ma mère, elle ne plaisantait pas. Heureusement qu'elle a été comme ça.
Parce que vous auriez pu mal tourner ?
Peut-être. Les années collège, j'ai fait mes plus grandes bêtises. Mon grand-frère (Marvin est aujourd'hui deuxième-ligne à Suresnes, en National, la Troisième Division) me protégeait, je me sentais comme un super-héros, je me permettais tout. Mais le rugby m'a apporté une discipline. À partir du moment où j'ai compris que si je n'avais pas de bonnes notes, je ne pouvais pas faire de rugby, tout a basculé.
Vous venez d'un milieu plutôt très modeste ?
On était dans le dur mais j'avais tout ce que je voulais. Juste, je ne savais pas comment. Je ne savais pas les heures sup de ma mère, je ne réalisais pas les sacrifices. Quand tu es jeune, tu ne te rends pas compte que tes parents souffrent. Je l'ai vu quand j'ai grandi. Aujourd'hui, je veux leur rendre. Les rendre fiers et leur rendre tout le confort qu'ils m'ont donné.
Aujourd'hui, votre confort à vous c'est de vous laisser des respirations en dehors du rugby.
Oui, je suis passionné par la mode. J'en ai besoin, je ne peux pas faire que du rugby. J'aime mon sport, j'aime mon métier, mais je ne peux pas lui consacrer toute ma vie. Les gars qui jouent au golf toutes leurs journées off, on ne leur dit rien. Moi j'aime la mode, c'est mon équilibre.
Le deuxième-ligne du quinze de France Cameron Woki : « Je ne vais pas rester sur cette défaite toute ma vie »
Pas du genre à ruminer, le deuxième-ligne du quinze de France a laissé derrière lui la déflagration de l'élimination en quarts de finale de la Coupe du monde. Avant de tourner la page, il en a fait le dernier chapitre de son autobiographie, « Je croirai toujours », sortie cette semaine et dans laquelle il se livre avec une sincérité rafraîchissante.

Chrystelle Bonnet
Cameron Woki vient d'avoir 25 ans - le 7 novembre, petit anniversaire surprise et sobre, rapport à l'entraînement à 8 heures le lendemain matin - et vient de sortir une autobiographie. « Je sais, moi aussi je me suis posé la question quand on m'a proposé de la faire, anticipe-t-il. Je me suis demandé ce que j'avais à dire à 24 ans, alors que je n'ai pas gagné grand-chose. L'éditrice Elsa Lafon m'a dit que si, j'avais des choses à raconter. Mon enfance, ma carrière, ma foi, cette Coupe du monde qui arrivait. »
Son enfance, c'est à Bobigny, Seine-Saint-Denis, cité de l'Abreuvoir, avec Chantal et Antoine, ses parents venus du Congo, Marvin, son frère aîné de deux ans qu'il a suivi, à 8 ans, au rugby, et sa petite soeur, Victorine. Sa carrière, c'est des débuts à Bobigny, une signature à Massy, qu'il quitte à 17 ans, frustré de ne pas jouer en équipe une, pour Bordeaux-Bègles, « meilleur choix de ma vie », et puis une autre signature, au Racing il y a deux saisons. C'est un titre de champion du monde U20 en 2018, une première sélection chez les grands en 2020, 26 autres depuis, et un Grand Chelem en 2022. Sa foi, catholique, c'est un pilier, un tatouage sur son poignet droit, le titre (« Je croirai toujours ») et les derniers mots de sa bio (« Ma reconnaissance Lui est éternelle »).
La Coupe du monde, elle, elle s'est crashée à un point de l'Afrique du Sud, en quarts de finale (28-29). Elle devait sacrer les Bleus, elle s'est finie en eau de boudin. En eau qui roule sur les visages, aussi, sur celui du golgoth de Bobigny notamment. Dans le restaurant de l'hôtel parisien dans lequel on le retrouve, il commande une part de flan, qui ressemble à une dînette entre les mains du deuxième-ligne d'1,97 m et 110 kg. Il a joué à Mayol la veille (et perdu 31-26), est rentré à 4 heures du matin avec un pansement à la cheville droite, sous le tatouage « Gamberge » qu'il partage avec Matthieu Jalibert, le demi d'ouverture international de Bordeaux qu'il appelle « mon double, presque mon autre moi-même ». T-shirt noir de la marque créée par un ami d'enfance, pull rouge Jacquemus, Cameron Woki fait craquer ses doigts mais n'élude rien. Comme dans sa bio. Juste, quand on lui fait remarquer que la photo de sa page Wikipédia est extraite de la pub pour Renault dans laquelle le rugbyman passionné de mode incarne un joueur de paume au très joli col fraise fashion week, automne-hiver 1580, il demande si on sait comment on peut changer ça...
« Je n'avais envie de rien. On ne faisait que pleurer, c'était dur »
Dans votre bio, vous racontez qu'après le quart de finale, vous avez regardé le match deux fois. Pardon, mais... pourquoi s'imposer ça ?!
Pour avoir des réponses. Je n'ai pas dormi. J'avais besoin de comprendre comment on avait pu perdre le match, ce qui s'était passé. Et de voir mon match, aussi, pour faire un bilan. Cette chandelle qui m'échappe... Des ballons hauts, j'en fais dix par entraînement, deux par match. Ce soir-là, je ne l'ai pas attrapé. C'est comme ça. Des touches, j'en fais 100 par semaine, et il m'arrive de louper des touches en match. Je comprends les gens qui en parlent. Parce qu'il y avait beaucoup d'attente. Je me mets à la place des supporters, quand je regarde un match de foot je suis pareil.
Le 14 octobre, vous avez compris tout de suite que c'était fini ?
Non, le lendemain. Parce que tout le monde rentre chez soi. Dans le vestiaire, tu as ce silence interminable mais c'est le lendemain que tu comprends. On a déjeuné à Paris, j'étais vraiment déprimé. Tu dis au revoir à des membres du staff, des joueurs, tu te rends compte qu'après on ne se revoit pas. On a passé quatre mois ensemble... Le changement est radical. Je n'avais envie de rien. On ne faisait que pleurer, c'était dur.
Vous avez regardé les autres matches ?
Aucun. Aucun. Avec ma copine, Alizée, on est partis une semaine en Crète, ça m'a fait le plus grand bien. Même si les premiers jours, je ne lâchais pas un mot...
Une semaine, c'était suffisant ?
Oui parce qu'il y a tellement de choses qui arrivent. On a un Tournoi des Six Nations à aller chercher, il faut vite basculer. Et puis, moi, j'ai une revanche à prendre avec mon club, parce que je sors d'une saison qui n'a pas été très bonne.
Et voir Siya Kolisi, le capitaine sud-africain, qui a signé au Racing, ça ne vous a pas fait une piqûre de rappel ?
Quand il est arrivé, j'avais déjà basculé en mode club, j'avais joué le week-end d'avant. Je m'entends très bien avec Trevor Nyakane (le pilier des Springboks, au Racing depuis un an), il rentrait de vacances ce matin (lundi dernier), j'étais super heureux de le voir. Je ne vais pas rester là-dessus toute ma vie. Il était joyeux mais on n'a pas du tout évoqué la Coupe du monde. Ils savent que c'est un sujet douloureux, ils sont assez intelligents pour ne pas en parler.
On sait que Siya Kolisi est très croyant. Vous en parlez aussi beaucoup dans votre biographie (« Je croirai toujours », aux éditions Michel Lafon, 208 pages, 17,95 €), c'est l'un de vos piliers.
Oui, je sais que c'est grâce à ça que j'ai pu faire la Coupe du monde. J'avais fait une saison catastrophique avec le Racing, une blessure m'avait fait rater le Tournoi(fracture du scaphoïde à la main droite, arrachement osseux à la main gauche, en janvier en Coupe d'Europe). Je n'avais rien à part ma famille, mon club et Dieu pour croire en moi. Ça a été le plus gros moment de déprime de ma vie.
« Pour être bien, il faut que je donne tout. À mes coéquipiers, je donne tout, tout le temps »
Vous avez vraiment cru que vous ne seriez plus appelé en équipe de France ?
Vous savez, moi j'ai tout connu en équipe de France. Faire la semaine et rentrer chez moi (pendant les rassemblements de l'équipe de France, le sélectionneur Fabien Galthié avait composé un groupe de 42 joueurs, certains repartaient le week-end jouer avec leur club), être remplaçant et ne pas entrer en jeu, être remplaçant, être titulaire. J'ai tout connu. Je sais. Un joueur est au-dessus et l'année d'après, tu ne le vois plus. C'est arrivé à d'autres, ça peut m'arriver à moi. On m'a vu pendant trois ans, et l'année la plus cruciale on ne me voit pas. J'ai eu peur. Je n'y croyais plus. Ça a été le pire moment de ma carrière.
Vous avez eu d'autres coups de blues ?
Oui. Il y a des fois où j'ai eu envie d'arrêter le rugby. Chaque année, je disais : « C'est ma dernière année, après j'arrête. » Ça m'est même arrivé à Bordeaux. Plus envie. J'en avais marre. C'est un coéquipier qui m'a fait revenir à la raison, Nans Ducuing. J'ai eu le parcours parfait, toujours en progression, alors le moment où j'arrive « dans le mal », la saison 2018-2019 (hors de forme après les vacances, il devient remplaçant), la facilité a été de dire : « Bon, j'arrête. » Ça ne m'arrive plus. Maintenant, je me remets en question, je me rapproche de ma famille, de Dieu.
Vous marchez à quoi ?
Il faut que je me sente bien dans un groupe pour être bon, bien accompagné, avec mes potes, sinon je n'y arriverais pas. J'ai besoin d'avoir de vraies relations humaines. Je donne mon coeur aux gens. Pour être bien, il faut que je donne tout. À mes coéquipiers, je donne tout, tout le temps. En équipe de France, tu es entouré de bons mecs, il y a tellement une atmosphère positive, on est tellement bien... Aujourd'hui, c'est ce que je retrouve au Racing. Je n'étais pas allé le chercher la saison dernière parce que j'étais nostalgique de Bordeaux, c'était plus fort que tout, je n'étais pas prêt à m'ouvrir aux gens et je le regrette. Cette année, je retrouve cette cohésion, ce truc dont j'ai besoin pour être bon. Je sais que je ne ferai pas la même saison que l'année dernière.
Votre caractère, vous le définiriez comment ?
Détente. Ma copine me dit : « On a l'impression qu'il n'y a jamais de problèmes, tu aimes tout le monde, tu stresses jamais. » Je ne stresse jamais. J'ai stressé deux fois : mon premier match en Top 14 et ma première sélection en équipe de France. J'ai ce côté nonchalant, comme mon père.
C'est dans ses bras que vous avez pleuré après le quart de finale.
C'est toujours dans les bras de mon père. Mes deux demi-finales perdues avec Bordeaux et le quart, j'ai pleuré dans les bras de mon père. Je n'ai pas de problème à dire ça. Aucun. Ce n'est pas ne pas être un homme que pleurer, au contraire. Moi, j'ai des sentiments, et quand c'est trop j'évacue, c'est normal. Je vis le truc.
Vous en parlez, de votre père, dans votre bio, de votre mère, de votre enfance à Bobigny et à Pantin. Il reste quoi, aujourd'hui, du petit Cameron de la cité de l'Abreuvoir ?
L'éducation de la rue. Je suis content de venir des cités, je suis persuadé que ça m'a servi. À être autonome, à écouter mes parents. Je n'avais peur de personne, à part de mes parents ! De ma mère ! Un soir, avec mon frère, on traînait devant le collège. Quand on est rentrés, elle a dit : « Vous voulez rester dehors, pas de souci », elle nous a virés de la maison, on s'est retrouvé comme des cons ! Vers 19 heures, la boulangerie à côté du collège donnait les invendus, on a mangé des pains au chocolat et des croissants et on a attendu le retour de mon père pour qu'il nous fasse entrer ! Ma mère, elle ne plaisantait pas. Heureusement qu'elle a été comme ça.
Parce que vous auriez pu mal tourner ?
Peut-être. Les années collège, j'ai fait mes plus grandes bêtises. Mon grand-frère (Marvin est aujourd'hui deuxième-ligne à Suresnes, en National, la Troisième Division) me protégeait, je me sentais comme un super-héros, je me permettais tout. Mais le rugby m'a apporté une discipline. À partir du moment où j'ai compris que si je n'avais pas de bonnes notes, je ne pouvais pas faire de rugby, tout a basculé.
Vous venez d'un milieu plutôt très modeste ?
On était dans le dur mais j'avais tout ce que je voulais. Juste, je ne savais pas comment. Je ne savais pas les heures sup de ma mère, je ne réalisais pas les sacrifices. Quand tu es jeune, tu ne te rends pas compte que tes parents souffrent. Je l'ai vu quand j'ai grandi. Aujourd'hui, je veux leur rendre. Les rendre fiers et leur rendre tout le confort qu'ils m'ont donné.
Aujourd'hui, votre confort à vous c'est de vous laisser des respirations en dehors du rugby.
Oui, je suis passionné par la mode. J'en ai besoin, je ne peux pas faire que du rugby. J'aime mon sport, j'aime mon métier, mais je ne peux pas lui consacrer toute ma vie. Les gars qui jouent au golf toutes leurs journées off, on ne leur dit rien. Moi j'aime la mode, c'est mon équilibre.
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